Mardi 12 novembre, la direction du site de MSD-Chibret à Riom, dans le Puy-de-Dôme, a annoncé un projet de réorganisation du site. Au sein de l’entreprise spécialisée dans la fabrication et le conditionnement de médicaments stériles, 207 emplois seraient menacés.
A Riom, dans le Puy-de-Dôme, l’entreprise MSD est spécialisée dans la fabrication et le conditionnement de médicaments stériles et emploie 584 salariés. Mardi 12 novembre, la direction du site a annoncé au Comite Social et Economique « un projet de réorganisation et de transformation du site, destiné à répondre aux difficultés structurelles que connaît l’entreprise ». Cette réorganisation se ferait en deux temps. D’abord, le groupe envisage l’arrêt de l’activité de recherche, car « Le nombre d’études de toxicologie confiées au centre de recherche a considérablement diminué ces dernières années », comme l’indique la direction dans un communiqué. Cette activité occupe 106 salariés.
Un repreneur recherché pour l'activité de production
Le deuxième volet de la réorganisation concerne le centre de production. La direction précise : « Confronté à une baisse continue des volumes ces dernières années, le centre de production connaît une sous-utilisation des lignes de production, la direction du site de Mirabel envisage de réorganiser cette activité ». Pas moins de 101 postes sont concernés par cette réorganisation. Par ailleurs, pour cette activité, le groupe MSD est à la recherche d’un repreneur « capable d’apporter des volumes de production plus importants à même de maintenir l’activité et l’emploi de façon pérenne ». Au total, sur le site de Mirabel, 207 emplois sont menacés.L’annonce de cette nouvelle a surpris les syndicats. Claude Dagois, secrétaire F.O du CSE, explique : « Nous sommes abasourdis, même si on savait que la météo n’était pas au beau fixe au niveau de l’activité. Ce sont des annonces lourdes. Nous ne sommes que des pions. Mes collègues sont écœurés et en colère. Il y a 2 ans, il y a eu un projet de cession qui ne s’est jamais fait. MSD avait promis de l’activité et il n’y en a pas eu ».Nous ne sommes que des pions
Le coup est aussi rude pour la ville de Riom. Pierre Pécoul, maire divers droite de la commune, affirme : « C’est un deuxième coup de massue pour la ville de Riom après ce qu’on a vécu avec Imperial Tobacco. On avait des doutes depuis quelques temps et on a appris ça ce matin. On pense beaucoup à ces 200 familles touchées, surtout au moment des fêtes. Face à ce grand groupe anglo-saxon on n’a pas beaucoup de moyens. Il y aura un conseil municipal exceptionnel ce soir à 19 heures afin de mettre en place une stratégie et limiter la casse ».Un deuxième coup de massue
La députée PS du Puy-de-Dôme Christine Pirès Beaune a réagi par le biais d’un communiqué : « Mes pensées vont avant tout à l’ensemble des salariés et à leurs familles, qui viennent de prendre connaissance de cette annonce brutale. Je pense aussi aux sous-traitants de l’entreprise, ainsi qu’aux commerçants et restaurateurs, qui vont être impactés indirectement par cette décision. J’ai immédiatement demandé à Monsieur le Sous-préfet de Riom de réunir au plus vite l’ensemble des élus du secteur, afin d’engager tous ensemble un travail collectif de défense de l’emploi local ».Un travail collectif de défense de l'emploi local
Frédéric Bonnichon, président LR de Riom Limagne et Volcans, s'est exprimé dans un communiqué : "C'est un nouveau coup dur pour 200 familles mais aussi pour l’industrie et l’emploi du territoire après la fermeture de la SEITA il y a trois ans… Mais nous allons tenir bon et nous battre, avec Pierre Pécoul Maire de Riom et avec Laurent Wauquiez, Président de Région, qui suit personnellement le dossier avec nous, pour assurer l’avenir de ce site". Il demande la tenue rapide d'un comité de pilotage et rappelle que, sur un plan financier, MSD est le premier contributeur fiscal de l'agglomération. Jean-Albert Pittaluga, directeur du site, souligne : « Nous entendons mener le projet de réorganisation et de transformation du site de Mirabel dans un esprit de dialogue et de transparence avec les partenaires sociaux. Les moyens les plus adaptés pour accompagner nos collaborateurs seront mis en oeuvre ». Ce projet est soumis à un processus d’information-consultation et de négociation avec les instances représentatives du personnel du site dont la première réunion est fixée au 20 novembre 2019.Un comité de pilotage