Le Dakar suscite toujours une grande passion chez les amateurs de sports mécaniques. Certains anciens concurrents collectionnent les motos de la grande époque du Paris-Dakar comme Jean-Pierre André ou Thierry Charbonnier, installés dans le Puy-de-Dôme.
C'est son petit musée personnel. Jean-Pierre André conserve des motos qui retracent les plus belles années du Paris-Dakar comme cette 250 Husqvarna de 1982. Ce passionné du Dakar indique : « Vous voyez qu’il n’y a pas de poignée d’embrayage. C’est une boîte automatique. C’est très rare et je ne sais pas s’il y en a eu d’autres sur le rallye ». Il y a aussi la mythique 600 Tenéré en 1984 qui marque l’arrivée des motos usine sur la course ou ce prototype développé par le journaliste Pierre- Marie Poli, qui plane sur les dunes à plus de 200 km/h.
De grosses cylindrées
Jean-Pierre André souligne : « La seule chose qui était connue à l’époque était le moteur BMW. C’est un 1 000 BMW : il faut avouer qu’à l’époque, il n’y avait pas de limite de cylindrée, donc pour aller vite sur la piste, il ne fallait pas hésiter à avoir des moteurs un peu importants ». En 1988 Jean-Pierre André franchit le pas et réalise son rêve de participer au rallye. Il rejoint même l’arrivée à Dakar. « On est arrivé le 22 janvier sur les bords du Lac Rose et ça faisait 3 semaines de course. Il fallait que la machine soit bien préparée. C’est une 600 DR Suzuki, aidée par des tas de copains, dont monsieur Chassagne, serrurier à Cébazat. Au bout, une trentaine de motos sont arrivées alors que 200 étaient parties. C’était un challenge » confie le passionné. Il a enregistré 3 participations au Paris Dakar sans GPS mais avec une boussole. Il raconte : « Ce n’était pas rare d’avoir des étapes de 900 ou 1 000 km dans la journée, avec juste une boussole ».
Des motos d'exception
Le Dakar c’était aussi le métier de Thierry Charbonnier, pilote professionnel. Il a signé 12 participations dont 8 en moto : la première en 1981 avec une 250 Husqvarna de l’armée suédoise. A l’époque, il indique : « C’est comme une mobylette, on accélère et on attend que ça vienne ». Thierry Charbonnier a conservé quelques exemplaires de ces motos de compétition comme une Yamaha avec laquelle il terminera 2ème en 1993 derrière un certain Stéphane Peterhansel. Il affirme : « La moto est telle qu’elle est arrivée. Ca fait 30 ans que ça existe et ça n’a pas bougé ». Il précise : « Quand j’étais dans le sable, dans les dunes, si tu tombais avec le plein d’essence, c’était l’enfer. Si tu n’étais pas un athlète, tu ne pouvais pas soulever la moto, même couchée dans le sable. Ces motos avaient près de 70 litres d’essence ».
Une spéciale de légende
En 1987 Thierry Charbonnier remporte une spéciale inscrite à jamais dans la légende du Dakar : ce jour-là le duel pour la victoire face à Cyril Neveu tourne au cauchemar pour Hubert Auriol. Les 2 chevilles fracturées l’Africain doit abandonner. Thierry Charbonnier raconte : « C’était des sacrés personnages. Hubert Auriol a fait la légende du Dakar avec Cyril Neveu. On n’a fait que continuer cette aventure. Aujourd’hui, 40 ans après, ça existe toujours et je dirais que ça a plutôt tourné dans le bon sens ». Sur sa 700 Teneré dernier cri Jean- Pierre André a fait peindre les couleurs de l’équipe d’usine Yamaha 1988 : « Cette année est remplie de souvenirs et ça se retrouve aujourd’hui sur ma moto ». La passion du Dakar est chevillée au corps.