Puy-de-Dôme : le Département invite les habitants à accueillir des mineurs étrangers

Mis en place en 2019, le projet Sésame permet à des familles du Puy-de-Dôme d’accueillir des mineurs non accompagnés chez eux. Le Département lance un appel aux familles intéressées par ce dispositif.

Depuis 2019, le Conseil départemental du Puy-de-Dôme a mis en place un dispositif d’accueil spécifique pour les jeunes MNA (Mineurs non accompagnés). Par le biais du projet Sésame, des familles bénévoles peuvent accueillir ces mineurs. Sarah Klisnick, directrice prévention et protection de l’enfance au Conseil départemental du Puy-de-Dôme, raconte : « Le dispositif a été développé à titre expérimental sur le département depuis 2019. Une première convention de partenariat a été signée en avril 2019 et les premiers accueils de jeunes MNA (Mineurs non accompagnés) ont eu lieu à partir de septembre 2019. Cela nous permet de proposer la prise en charge de certains mineurs, confiés à l’Aide sociale à l’enfance au sein de familles d’accueil bénévoles, portées par l’association Atelier logement solidaire ».

Des mineurs plus jeunes

Elle poursuit : « Quand l’Aide sociale à l’enfance se voit confier la responsabilité d’un mineur non accompagné, reconnu mineur par le magistrat, nous avons un certain nombre de dispositifs d’hébergement, collectif ou individuel de type appartement. Mais on n’avait pas de dispositif d’accueil dans des familles. Cela nous permet, pour des mineurs un peu plus jeunes, de proposer un accueil familial qui réponde à leurs besoins et qui leur permet une intégration sur le territoire français, une acculturation facilitée dans ces familles bénévoles ».

Près d'une dizaine de familles d'accueil

L’accueil se fait généralement le temps de la prise en charge du jeune. Cela peut aller jusqu’à sa majorité, si le placement convient. Actuellement, le Département souhaite développer ce dispositif. Sarah Klisnick indique : « On est sur un peu moins d’une dizaine de familles accueillantes sur le département et qui prennent en charge des mineurs. La proportion est petite mais raisonnable par rapport à nos besoins. L’idée est de montée en charge progressivement, pour accompagner ses familles. Dans le département il y a environ 300 mineurs non accompagnés qui sont confiés à l’Aide sociale à l’enfance ».
 

Un bilan positif

Les premiers retours sont positifs. La directrice prévention et protection de l’enfance au Conseil départemental du Puy-de-Dôme souligne : « On a un recul plutôt satisfaisant. C’est un dispositif qu’on souhaite poursuivre et valoriser sur notre département. On se rend compte que ça permet d’apporter une réponse à certains profils de mineurs non accompagnés, notamment les plus jeunes et une réponse adaptée que l’on n’avait pas avant car on était sur de l’hébergement classique, collectif ou individuel. Les retours sont très positifs et on est vraiment dans une logique de développement et de recrutement de familles ».

Accompagner ces jeunes

Plusieurs motifs peuvent pousser des familles à franchir le pas. « C’est un travail bénévole. Il faut avoir la fibre sociale ou au moins la volonté d’accueillir un mineur étranger isolé chez soi, afin de lui donner ce que peut lui apporter une famille ordinaire, dans le domaine scolaire, les loisirs, l’acculturation, l’apprentissage du français. L’Aide sociale à l’enfance reste compétente et accompagne ces jeunes mais il faut une famille qui ait envie d’intégrer un mineur étranger dans son quotidien et de partager un certain nombre de choses avec lui » affirme Sarah Klisnick.

Une démarche simple à suivre

Elle précise : « Le Département reste compétent pour un certain nombre de frais, du type accompagnement social, cantines, transports. La famille bénévole bénéficie d’une indemnité de 13,90 euros pour la prise en charge des coûts classiques du quotidien ». Si vous souhaitez vous porter candidat pour accueillir des mineurs étrangers, la démarche est simple. La directrice prévention et protection de l’enfance au Conseil départemental du Puy-de-Dôme indique : « L’idée est de prendre contact avec l’Atelier logement solidaire, l’association en charge du dispositif. Ensuite un certain nombre d’entretiens, de réunion d’information ont lieu. Le Département apporte son soutien dans le cadre du recrutement de ces familles ».

Créer un lien 

Elle rappelle : « On est sur des mineurs qui sont parfois éloignés de la culture française, qui ne maîtrisent pas toujours la langue. La population des mineurs non accompagnés est majoritairement masculine. Il s’agit surtout d’adolescents et pré-adolescents. Les profils sont divers. Ils fuient des conditions de vie difficiles dans leur pays. Pour ces familles, il y a la volonté de partager, d’accompagner un jeune dans son intégration sur le territoire français, de l’aider dans son insertion future, professionnelle ou scolaire. De vrais liens d’attachement avec le jeune peuvent se créer et perdurer à la majorité. On est sur des mineurs isolés, non accompagnés sur le territoire, qui n’ont pas de point de rattachement ou de connaissances. L’idée est de créer un lien familial qui ne se substitue pas à la filiation d’origine mais qui les accompagne sur notre territoire ». Pour devenir famille d’accueil solidaire ou relais, deux conditions préalables sont requises :

  • les personnes majeures vivant au domicile doivent avoir un casier judiciaire vierge
  • la famille doit disposer d’une chambre individuelle pour le jeune.
    Enfin, pour être famille d’accueil solidaire, il faut résider à proximité d’un établissement ou des transports scolaires.
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