En Auvergne, les éleveurs manifestent leur désarroi face aux importations de viande toujours plus importantes, avec d'autres prix et normes. Des négociations d'accord de libre-échange avec le Mercosur (union économique d'Amérique latine) inquiètent. Exemples dans deux exploitations du Puy-de-Dôme.

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Alors que les Etats-Unis et le Canada envoient chaque année plus de 100 000 de tonnes de viande de boeuf dans l'Union Européenne, Bruxelles négocie des accords avec des pays comme le Brésil ou l'Argentine, tous deux gros producteurs de viande. Là encore, il est question d'importer plusieurs dizaines de milliers de tonnes.

Installé depuis 10 ans sur son exploitation de Bort-l'Etang (Puy-de-Dôme), David Chaize, élève 70 mères charolaises sur 120 hectares. Il ne cache pas son inquiétude : "On ne travaille pas du tout comme ces autres pays. Sur mon exploitation, j'ai développé des cultures de légumineuse et de céréales pour nourrir mes bêtes: j'essaie de faire ce que le consommateur me demande. Or, il y a distorsion de concurrence quand des pays négligent l'environnement et ont recours à des hormones de croissance ou des farines animales qui sont interdites depuis longtemps en Europe".


Une concurrence déloyale qui a frappé les producteurs d'ovins il y a 30 ans. Aujourd'hui, plus d'un agneau sur 2 consommé en France provient de l'étranger, notamment d'Australie et de Nouvelle-Zélande... Michèle Boudoin, éleveuse à Ceyssat (Puy-de-Dôme) depuis 30 ans, a vu la filière s'écrouler. "En 1988, l'Océanie est arrivée sur le marché français : on avait 11 millions de brebis, contre 5 millions aujourd'hui. En grande surface, vous trouverez des gigots néo-zélandais à 6 euros le kilo contre 24 euros pour nos produits. L'animal néo-zélandais est présenté en frais alors qu'il a voyagé 22.000 kilomètres dans de l'azote liquide, ce qui n'est pas indiqué pour le consommateur".

Un sentiment d'injustice et la colère montent chez les éleveurs du département, qui sont parmi les premiers à subir l'effet des politiques européennes agricoles et commerciales.

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Les éleveurs manifestent leur désarroi face aux importations de viande toujours plus importantes, avec d'autres prix et normes. Des négociations d'accord de libre-échange avec le Mercosur (union économique d'Amérique latine) inquiètent. Exemples dans deux exploitations du Puy-de-Dôme. ©France 3 Auvergne

 

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