Les salariés de Diétal à Saint-Georges-de-Mons dans le Puy-de-Dôme ont appris le 12 novembre le placement en redressement judiciaire de leur entreprise. Le fabricant de luminaires en difficulté depuis plusieurs années vient pourtant de lancer un produit prometteur alliant éclairage et désinfection.
Les dirigeants de Diétal à Saint-Georges-de-Mons dans le Puy-de-Dôme ont demandé la mise en redressement judiciaire de l’entreprise. Les 136 salariés du site français l’ont appris jeudi 12 novembre lors d’une réunion extraordinaire. Les repreneurs potentiels ont jusqu’au 30 novembre pour présenter une offre, la décision du tribunal de commerce de Clermont-Ferrand étant prévue pour le 17 décembre prochain.
"La mise en sauvegarde l’an dernier nous était présentée comme la mesure la moins pessimiste, la demande de mise en redressement c’est une mauvaise nouvelle pour le deuxième employeur du territoire, alors qu’il y a de fortes inquiétudes chez notre voisin Aubert et Duval" indique David Magand (CGC – CFE) lors d’une conférence téléphonique avec les membres du CSE. "Les délais annoncés nous font craindre un Noël compliqué pour tous : en 2019 on s’est séparés d’un tiers des effectifs, ici l’ancienneté moyenne est de 25 ans, la pyramide des âges est à 50 ans, ceux qui restent sont inquiets".
Un coup dur alors que l’entreprise fondée il y a 40 ans vient de mettre au point en 4 mois à peine un luminaire inspiré par la crise du Covid 19 : dans la même cassette métallique, l’alliance d’un éclairage classique et d’un dispositif de désinfection des locaux à base d’UV-C, piloté et autonome pour fonctionner la nuit en l’absence de personnel dans les locaux. Un développement tourné vers l’innovation déjà marquée par l’utilisation de lampes quatre fois plus économes en énergie que les tubes néon. "On a là un réel potentiel, d’autant qu’un brevet a été déposé pour ce produit innovant et sans concurrence. Et puis c’est du Made in Auvergne, à Saint-Georges-de-Mons" souligne Aurélie Beaufort, la secrétaire du CSE.La direction, dans l’attente et la préparation des visites des candidats à la reprise réserve sa communication afin de ne pas impacter les futures négociations.
En mai 2019, l’entreprise avait été mise en procédure de sauvegarde et au cours de l’été un plan de restructuration avait entrainé le licenciement de près de 70 personnes sur le site français, abaissant l’effectif à 136 salariés (250 personnes sont employées en Roumanie). Un plan annulé par le tribunal administratif de Clermont-Ferrand, mais la décision n’a pas permis de revenir sur les suppressions d’emplois.