Depuis le 11 juillet, l'édition 2020 du festival Horizons-Sancy dans le Puy-de-Dôme propose aux randonneurs de découvrir des œuvres d'art tout en visitant le massif. Une dizaine d'oeuvres monumentales sont disséminées à travers les estives, les forêts ou les cascades jusqu'au 1er novembre. 

La marche est propice à la réflexion. Chaque année, le festival Horizons-Sancy agrémente les balades des randonneurs de poésie, d'émotion ou tout simplement d'étonnement. Originales et uniques, toutes les œuvres dialoguent et rendent hommage aux paysages du Sancy. Alertant sur l’urgente nécessité de préserver notre environnement, véritables hymnes à la nature, elles ramènent le visiteur à des considérations essentielles : savoir la regarder, l’écouter, la vivre. 

Dix œuvres inédites attendent les visiteurs, nichées près d'une cascade, perdues au milieu d'une forêt ou surplombant un panorama à couper le souffle. Comme par exemple, l'oeuvre imaginée et réalisée par le collectif Alphonse que forment les deux paysagistes françaises Marie Perra et Mégane Millet Lacombe. «Horizons basculés», puisque c'est ainsi qu'elles ont nommé leur création, invite le randonneur à se balancer sur des tables d'orientation d'un genre nouveau. Un instant de jeu qui permet de contempler le paysage sous différents angles, déformé par le balancement. « C'est la particularité de cette édition : le jeu et l'amusement. Il y a davantage de légèreté dans notre sélection au contraire des années précédentes. Nous sommes également revenus à ce qu'était le festival au départ, où le visiteur devient acteur et s'approprie l'oeuvre proposée. » nous explique Guillaume Rochon, responsable évènementiel du festival. 
 


Dans la même veine, l'oeuvre des plasticiens et étudiants en architecture Mathieu Pilaud et Pierre-Lou Didelon amuse le visiteur tant elle se déforme selon l'endroit où l'on se place pour la regarder. « L'entresort » des deux artistes est tour à tour un carré en lévitation au-dessus du sol, un enchevêtrement de triangles ou pour les plus imaginatifs, le squelette d'un dragon ou d'un géant des mers. 

Les sens en éveil

L'exposition peut se parcourir sur deux ou trois jours, au rythme de chacun, et se découvrir au cours de promenades allant de dix minutes à une heure trente. « L'idée est bien sûr de faire connaître le massif. Nous portons beaucoup d'attention aux lieux où les œuvres sont installées. Nous cherchons généralement à conduire le visiteur là où il n'aurait peut-être pas eu l'idée d'aller. On essaye aussi de faire en sorte que les spectateurs fassent le tour du massif. » poursuit Guillaume Rochon. Peut-être ne connaissez-vous pas encore la cascade de Voissière à Chambon-sur-Lac dans le Puy-de-Dôme? C'est l'occasion de la découvrir et d'y vivre une expérience sensorielle des plus étonnantes. Là-bas, les étudiants Benoît Besançon et Pierre Mansa ont réalisé « Tic-Tac-Glou », une construction confuse de bambous et de cordes qui donne un concert bien ordonné et perpétuel, et amène les sonorités de la cascade aux pieds du visiteur. Une création sonore naturelle qui en fonction du débit, suit les fluctuations climatiques. 
 
 

Quelques informations pratiques

Même si certaines des promenades proposées sont très courtes, il est déconseillé de se rendre sur les sites en tongs ou en espadrilles. Mieux vaut opter pour des chaussures de randonnées ou une bonne paire de baskets. Pour ne pas se perdre et surtout trouver les trésors que cache cette quatorzième édition, une carte est téléchargeable sur le site internet du festival et une application peut être installée sur son smartphone. Les moins « geeks » peuvent se procurer une carte du festival dans tous les offices du tourisme du Puy-de-Dôme. Enfin si vous choisissez de voir les douze œuvres (les dix nouvelles et deux des précédentes éditions toujours visibles) en une journée, sachez que c'est possible mais sportif. Il est donc préférable de s'accorder deux ou trois jours de visites, histoire de prendre aussi le temps d'admirer le paysage, une œuvre en soi. 
 
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