A Orléat, dans le Puy de Dôme, la maison Fayet, labellisée entreprise du patrimoine vivant, continue à produire des cannes selon un savoir-faire ancestral. Elle rivalise d'idées pour que la canne reste un objet de luxe rare et une marque d'élégance.
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La canne a connu ses heures de gloire du XVIIIe jusqu’au début du XXe siècle. C’était la signature des dandys, des élégants. Aujourd’hui, cet objet de luxe se fait rare. Dans le Puy-de-Dôme, à Orléat, la famille Fayet poursuit sa fabrication depuis 110 ans. Cédric Dauduit, co-gérant de la SARL Cannes Fayet depuis 2015, explique : « On peut voire une canne de maître à danser : c’est une réplique d’une canne du XVIIIe siècle que nous avons reproduite dans les ateliers. On peut découvrir à l’intérieur un violon ».
Une entreprise unique en France
Dans la famille Fayet, Amandine, la fille et Cédric, le gendre ont repris le flambeau. Seule en France à réaliser des cannes de collection, la quatrième génération déborde d'imagination. Amandine Fayet, co-gérante de la SARL Cannes Fayet depuis 2015, raconte : «
Je vais chez un négociant en cuir et je m’aperçois qu’il y a une tête de cobra qui me regarde avec une longueur pas possible. Je me dis que sur une canne cela doit être joli. L’idée et la création viennent. On a envie de faire de belles pièces, des pièces uniques ».
De nombreuses étapes de fabrication
Faire du beau, c'est du travail : les techniques sont artisanales et même les cannes simples nécessitent 20 à 30 étapes de fabrication suivant les modèles. Cédric Dauduit indique : «
On peut observer cette finition où on va avoir un glaçage parfait, sans trait de ponçage. Au niveau du contact, on est sur de la matière naturelle. C’est beaucoup plus agréable que d’avoir un vernis par-dessus ». L'équipe compte 10 personnes. Cannes de marche et cannes médicales apportent la plus grande partie d'un chiffre d'affaire d'un million 500 000 euros. Le haut de gamme, fleuron de la marque est vendu pour 1/3 en Europe, 1/3 en Asie et 1/3 en Amérique. Les derniers dandys sont à l'étranger.
Des créations sur demande
Cédric Dauduit souligne : «
On fait énormément de choses sur demande parce qu’on est les derniers à fabriquer. Forcément, ils nous trouvent dès qu’ils veulent une canne et un pommeau particulier. Ce qui intéresse souvent c’est d’avoir son pommeau personnalisé ». Une canne peut valoir de 800 à plusieurs milliers d'euros si vous voulez un pommeau en or et du bois d'amourette ou de palissandre. Les bois exotiques sont les plus difficiles à travailler. Cédric Dauduit conlut : «
Les fibres sont tellement denses par rapport à du bois blanc qu’il y a des étapes qui sont un peu techniques. Il faut un savoir-faire pour arriver à ce courbage et à cintrer parfaitement le bois exotique. Un savoir-faire que nous sommes les seuls à connaître, à ma connaissance, il faudrait faire le tour du monde. Nous sommes les seuls à commercialiser, les derniers aujourd’hui ». Le luxe est une niche mais par chance certains n'ont pas peur de l'élégance : Mitterrand, Chirac, Belmondo, Patricia Kaas ou bien sûr le célèbre docteur House ont tous eu en main une canne Fayet.