À Cunlhat, un collectif agricole féminin a vu le jour il y a un an. Bien qu'elles aient rencontré quelques obstacles lors de leur installation, leur activité en bio et en agroécologie commence doucement à se faire connaître.
À Cunlhat, dans le Puy-de-Dôme, un groupe de femmes réécrit les règles de l’agriculture. Loin des modèles traditionnels, elles tentent de prouver que l’avenir de la ferme peut se penser au féminin, en alliant bio, solidarité et gouvernance partagée. Noëlie fait partie du collectif et travaille dans l’équipe des éleveuses. La ferme compte huit associés : six femmes et deux personnes non-binaires. Le nombre d'associés a soulevé bien des questions auprès des organismes de subventions. "Ils avaient vraiment besoin de nous dire : ‘Qui est le chef ? Qui prend les décisions ?'", souligne Noëlie Rayssac, membre du groupement agricole d’exploitation en commun (GAEC) La Petite Mouliche à Cunlhat, dans le Puy-de-Dôme. "On a pu leur montrer que chacune avait des responsabilités. On fait de la gouvernance partagée".
Combattre les stéréotypes
Malgré cela, elles ont pu défendre leur projet et s’installer. Boubou fait partie de l’équipe des maraîchères. Les associées ont trouvé leur ferme grâce à une annonce et à la bienveillance des anciens propriétaires. "Malgré les rumeurs et les réflexions, comme ‘Pourquoi tu ne transmets pas ta ferme à un fils d’agriculteur ?’, qui représente le modèle dominant de l’agriculture, on montre que non. Ces personnes nous ont fait confiance jusqu’au bout, et on les en remercie."
Toutes ne viennent pas du milieu agricole, mais elles partagent les mêmes valeurs : pratiquer une agriculture biologique dans le respect du vivant, et croire que l’union fait la force. "On réfléchit à huit cerveaux, et c’est toujours plus riche qu’un ou deux cerveaux au final. Ça prend du temps de réfléchir collectivement. Ça demande une organisation plus complexe, mais c’est aussi plus riche en idées et en solutions."
"On ne chôme pas"
Le GAEC produit également du pain, de la culture à la fabrication. C’est d’ailleurs ce qui a motivé Romane. "On avait vraiment envie de produire des céréales, mais aussi de les transformer pour la vente directe. On adore faire du pain."
L’aventure a débuté il y a un an, et le bilan est, pour l’instant, positif. Noëlie Rayssac indique : "On est bien installées sur le territoire. On ne chôme pas. Les gens sont plutôt étonnés de la force de travail qu’on déploie et des résultats que l’on obtient."
Le collectif vend ses produits sur les marchés et à la ferme, et entretient la vie de groupe autour de repas ou lors de réunions.