"On veut bloquer l’alimentaire" : appel du Premier ministre, blocage des centrales d'achats : la Coordination Rurale 47 cible la région de Bordeaux

Après une première journée de mobilisation, les manifestants de la Coordination rurale du Lot-et-Garonne ont passé la nuit devant la préfecture d’Agen, où leurs responsables étaient reçus. Insatisfaits des réponses apportées par l'État, ils prévoient désormais des actions vers”des points stratégiques” du sud-ouest, dont la région bordelaise.

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Ils ont passé la nuit devant les grilles de la préfecture. Les manifestants de la Coordination Rurale du Lot-et-Garonne sont restés mobilisés devant la préfecture jusqu'au petit matin.

Ce mercredi matin, un rassemblement était prévu pour donner les directives aux centaines d'agriculteurs encore présents ce mercredi 20 novembre. "On va prendre la direction de Bordeaux, annonce José Perez, le micro à la main. On attend les derniers avant de partir."

En Gironde d'ailleurs, une trentaine d'agriculteurs de la Coordination rurale 33 bloque, depuis ce mardi 19 novembre, la centrale d'achat de Leclerc à Beychac-et-Caillau. De son côté, la FNSEA du département promet de nouvelles mobilisations la semaine prochaine.

Selon les organisateurs de la mobilisation, plusieurs convois vont se former : si l'un d'entre eux rejoint la Gironde, d'autres groupes pourraient se former en direction des centrales d'achats de Mont-de-Marsan. "On veut bloquer les transports, l'alimentaire, on verra sur place", indique José Perez.

Appel du Premier ministre

Avant leur départ prévu pour 10 h 30, le co-président de la Coordination Rurale, aux côtés de Karine Duc, a notamment pu s'entretenir avec le Premier ministre, Michel Barnier qui a assuré, au sujet du Mercosur "se battre aussi pour refuser cet accord".

Les manifestants ont demandé au Premier ministre de "s'engager contre la surtransposition". "Il est insupportable que la législation française soit moins permissive que la législation européenne. Il est là le point de déblocage de la crise agricole", explique Karine Duc au Premier ministre. "Annoncez-le à la presse, annoncez-le par écrit qu'on puisse rentrer chez nous", ajoute José Pérez.

Je vais le faire.

Michel Barnier,

Premier ministre

Une demande à laquelle Michel Barnier n'a pas encore clairement répondu. "J'ai demandé aux deux présidents des chambres de l'Assemblée nationale et du Sénat de créer une commission pour regarder point par point les surtranspositions. J'en ai assez qu'au niveau européen, on sacrifie des pans entiers de l'économie française avec des concurrences déloyales", répond le Premier ministre. 

"On n'a plus qu'à crever"

Mardi, les deux co-présidents de la CR 47, Karine Duc et José Pérez ont été entendus par le préfet depuis le début de l'après-midi. Aux alentours de 23h, alors que les co-présidents refusaient de sortir “sans garanties concrètes de la ministre ou du Premier ministre”, ils ont été “mis dehors” par les forces de l’ordre. “On leur a présenté nos revendications encore une fois, mais on n'est jamais entendus, lâche José Pérez, à la sortie de la préfecture.

La seule réponse qu’on a, c'est qu’on nous a sorti.

José Pérez

Co-président de la Coordination rurale 47

De son côté, le préfet indique être “revenu sur l’ensemble des mesures de soutien à l’agriculture mises en œuvre au niveau national et départemental depuis le début de l’année. Il a également rappelé les propos de la ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté Alimentaire au sujet de la surtransposition des normes”. 

Dans la foule, les yeux rougis par les fumées dissimulent aussi des larmes de colère. “On n’aura pas de réponse, ni ce soir, comme ne début d’année. On n’en aura ni aujourd'hui, ni demain, il ne nous reste plus qu’à crever”, lâche, la voix cassée par un sanglot Karine Duc. “On se battra”, rétorque José Perez.

À l’extérieur, vers minuit, les manifestants font éclater leur colère : un feu est allumé devant les grilles de la préfecture ou des tonnes de lisiers, foin et déchets ont été déversés tout au long de la journée. Rapidement éteint par les pompiers, retenus par certains membres du syndicat agricole qui vont tenter quelques minutes plus tard de le rallumer. Des gendarmes, équipés de véhicules blindés, sont alors positionnés entre les pompiers et les agriculteurs pour éviter une reprise.

Viser les "points stratégiques"

Après cet épisode, la tension est légèrement redescendue entre les manifestants et les forces de l’ordre. Les agriculteurs aux bonnets jaunes sont tout de même restés toute la nuit avant de reprendre les actions ce mercredi 20 novembre. “On va partir sur les points stratégiques comme les centrales d’achats et rejoindre nos collègues qui y sont déjà pour certains”, promettait ce mardi soir José Pérez.

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Après une première journée de mobilisation, les manifestants de la coordination rurale du Lot-et-Garonne ont passé la nuit devant la préfecture d’Agen ou leurs responsables étaient reçus. Insatisfaits des réponses apportées par l'État, ils prévoient désormais des actions vers”des points stratégiques” de la région. ©THOMAS BERNARDI, CAMILLE CASSOU / AFPTV / AFP

Un rassemblement est prévu à 9h à Agen pour organiser les opérations. Selon plusieurs sources, les agriculteurs pourraient se rendre à Bordeaux, mais aussi à Montauban ou encore à Mont-de-Marsan.

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