"Ça chauffe à l'intérieur" : à Agen, les agriculteurs de la Coordination rurale envisagent de rester toute la nuit à la préfecture

Ce lundi, les agriculteurs de la Coordination rural, syndicat majoritaire en Lot-et-Garonne manifestaient leur colère. À la préfecture, où étaient reçus les représentants du syndicat, le mouvement pourrait durer jusqu’au lendemain.

Ils ne bougeront pas sans garantie. Après une journée de forte mobilisation dans le département, les agriculteurs, en particulier de la Coordination Rurale, étaient toujours, à 18h, campés devant la préfecture du Lot-et-Garonne. À l’intérieur, depuis le début d’après midi, Karine Duc et José Perez, les deux co-présidents de la coordination rurale du département, étaient entendus par le préfet, accompagnés d'une dizaine d'agriculteurs.

Depuis 17 h, les co-présidents refusent d'ailleurs de sortir de la préfecture sans obtenir ces garanties de l'État. "On a demandé à ce que nos revendications remontent à Paris et surtout qu'elles redescendent. Tant qu'on n'a pas de réponse de la ministre de l'Agriculture ou du Premier ministre, on attend, indique dans une vidéo José Perez. On ne va pas encore faire des manifestations pendant trois semaines."

"Ça chauffe à l'intérieur"

Près de quatre heures plus tard, les débats restaient houleux, selon Patrick Franken, militant du syndicat agricole. “Ça chauffe à l’intérieur. Rapprochez-vous des grilles, il faut qu’on continue à maintenir la pression, à montrer qu’on est là”, lance-t-il, au mégaphone.

Face à lui, une centaine de bonnets jaunes, signe de reconnaissance des militants de la Coordination rurale, répondent à l’appel. Pour l’heure, ils attendent la sortie de leurs présidents et surtout “des garanties du préfet et de la Ministre de l’Agriculture”.
L’espoir est mince, mais la volonté est de fer : sans ces garanties, les manifestants promettent déjà de rester toute la nuit devant le bâtiment de l’Etat. “On n'a pas encore d’horaire spécifique, on pourrait partir le matin ou encore rester toute la journée du lendemain”, indique l’un des manifestants.

Dans la rue de Strasbourg, où se trouve la préfecture, un tracteur barre la route aux camions de CRS de la police Nationale. L’axe est toujours complètement boqué, comme d’autres rues de la capitale lot-et-garonnaise. 

Des tonnes déversées

En début d’après-midi déjà, les manifestants ont déversé plusieurs tonnes de lisiers, de bois, de tonneaux en plastique ou encore de pneus.

Des scènes qui se sont également répétées dans l’après devant la MSA d’Agen, les services vétérinaires de l’État, la direction départementale des territoires, où des feux ont été allumés. "Les incendies sont en cours d’extinction par les sapeurs-pompiers", précise la préfecture dans un communiqué. Le centre des impôts a, lui aussi, été visé par les manifestants qui dénoncent une surcharge des taxes et des prélèvements.

Ce mercredi 20 novembre, au-delà du blocage, plusieurs actions sont prévues dans le département. Les agriculteurs devraient notamment cibler les centrales d’achats et les zones “d’approvisionnement des supermarchés”.