Il y a quelques dizaines d'années, on les arrachait, aujourd'hui, on les replante. Les haies sont en train de retrouver leur place dans de plus en plus d'exploitations agricoles. L'Etat subventionne même leur plantation avec un budget dédié dans le dernier plan de relance.
Pour ces agriculteurs, à Montpeyroux (Puy-de-Dôme), c’est un peu Noël avant l’heure. Dans un hangar, ils sont venus chercher un cadeau subventionné par l’Etat. Eric Pons, éleveur à Murol, explique : « On est venus chercher des plants de haies ! C’est la troisième année qu’on le fait dans le cadre du plan de relance ».
Les bienfaits des haies
Sur cette seule journée, une vingtaine d'agriculteurs vont récupérer de quoi planter 5,5 km de haies. Parmi eux, Emmanuel Duron, agriculteur à Moissat, qui le fait depuis 3 ans avec ses associés. « Nous, on compte beaucoup sur les haies. On espère qu’elles vont ramener de la vie. On est en bio donc c’est dans la démarche. On espère aussi que ça va permettre de lutter contre l’érosion, le vent, qui nous cause des fois pas mal de problèmes, qui nous couche les cultures, notamment. »
La lutte contre les effets du vent sur les cultures est l’une des motivations principales de ces agriculteurs, mais la haie a bien d’autres avantages, surtout dans un contexte marqué par le réchauffement climatique. Emmanuel Duron attend beaucoup de cette haie : « On espère aussi qu’elle pourra nous amener un peu de fraîcheur pour lutter contre les problèmes de surchauffe l’été et de la biodiversité, un refuge pour les auxiliaires de culture… Et puis un peu de gaieté dans le paysage !»
S'adapter au changement climatique
Mais planter une haie, ça ne s’improvise pas. C’est pourquoi la chambre d'agriculture et la Mission Haie sont là pour aider à choisir les bonnes parcelles et les bonnes essences et pour rappeler aussi qu’une haie, si on l’entretient, est un bon investissement pour l’avenir, selon Laurence Vialard, technicienne bocage Puy-de-Dôme et Allier : « Avant le climat était différent. On avait un peu de soleil, un peu de pluie, pas trop de vent. Là, l’intérêt de l’arbre et de la haie se voit peu, en termes de rôle agronomique. Aujourd’hui, on a des conditions climatiques beaucoup plus difficiles, et la haie retrouve ses lettres de noblesse. Ça devient un vrai outil pour l’exploitation. » Certains semblent l’avoir bien compris. Dans le Puy-de-Dôme, rien que dans le cadre du plan de relance, 25 km de haies ont été plantées en 3 ans.