"Mont lait", c’est la réponse d’éleveurs du Massif central pour répondre à la crise laitière. L’initiative fédère aujourd’hui 560 exploitations sur 7 départements.
Objectif : valoriser le lait de montagne, plus cher à produire, et sensibiliser le consommateur au maintien de la filière. Pour pallier à la crise du lait, des éleveurs du Massif central ont créé leur propre marque, baptisée, "Mont lait".
Certaines grandes surfaces jouent le jeu, comme dans certaines de l'agglomération clermontoise où Mont Lait est en tête de rayon.
Sur les toutes nouvelles briques bien visibles l'appellation "lait de montagne du Massif central" et les photos de deux éleveurs (du Puy-de-Dôme), Florent et Cécile. Mont Lait, c'est une marque de producteurs et c'est visiblement ce que recherchent certains consommateurs.
Résultat dans cette grande surface, 10.000 litres de Mont Lait sont vendus tous les mois. Soit 15% du rayon.
A une demi-heure de là, dans les Combrailles, l'exploitation de Gilles et Jeremy Morel adhère à la démarche Mont Lait. Ici, le troupeau de 85 montbéliardes produit 750.000 litres de lait de montagne par an. Mais pour l'instant seule une petite partie est valorisée sous la marque Mon Lait.
Avec cette marque, Gilles Morel gagne environ 3 centimes de plus par litre de lait. Mais en tant que copropriétaire de la marque, il gagne aussi en indépendance en écartant quelques intermédiaires. Et ça, ça n'a pas de prix.
"Mont Lait", une agriculture de montagne
La marque Mont lait est née en 2013 d'une réflexion d'éleveurs pendant la crise laitière de 2009. A l'époque, le prix du lait est en chute libre.
Et avec la fin des quotas laitiers européens, la situation des producteurs du Massif central ne s'est pas vraiment améliorée. Concurrence mondiale, surproduction européenne : les cours du lait continuent de baisser.
En France et en montagne en particulier, les coûts de production sont bien plus élevés qu'en d'Europe du nord.
Mont Lait, c'est aujourd'hui 560 producteurs sur les sept départements du Massif central. Avec un objectif : valoriser l'appellation montagne. Car si produire en montagne est difficile en termes de climat, de la taille des exploitations et du prix de collecte, c'est aussi une herbe et donc un lait de grande valeur.
Et pour pouvoir valoriser une plus grande partie de leur production sous la marque Mont Lait, ces éleveurs doivent maintenant gagner de nouveaux marchés. Une petite équipe d'animation a été mise en place.
Une démarche à très long terme. Il s'agit de vendre du lait bien-sûr, mais aussi de préserver l'agriculture de montagne. Une agriculture souvent familiale.
Pour ne pas disparaître face à la concurrence, tous ces agriculteurs sont bien décidés à se battre. Avec leurs armes. Et parmi ces armes : la valorisation de leur lait et de leurs montagnes.