Des agriculteurs du Puy-de-Dôme prévoient d’allumer des feux sur 5 points de rendez-vous du département ce jeudi 9 février. Ils entendent dénoncer leurs difficultés dans leurs négociations commerciales et face à la concurrence.

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La FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles) du Puy-de-Dôme donne rendez-vous à ses adhérents, dans 5 “points d'action” du département, ce jeudi 9 février. “Cela consiste à réunir les agriculteurs sur les différents secteurs autour de feux, en soirée, pour faire le point sur les actualités de différentes difficultés auxquelles on est confrontés régulièrement sur nos exploitations”, explique Sabine Tholoniat, présidente de la FNSEA 63. Tout d'abord, elle dénonce une “remise en cause de la loi Egalim sur les États généraux de l'alimentation", parallèlement à des négociations commerciales avec les transformateurs et distributeurs. “En toile de fond, on a quand même le panier anti inflation sur 20 produits. On a vraiment peur que les grandes surfaces s'appuient sur ce panier moins cher pour baisser les prix des autres produits. À savoir aussi que l’on a l'encadrement des promotions qui va être remis en question. On arrive au bout de la période d'essai et la question est de savoir si le gouvernement poursuit effectivement cet encadrement des promotions ou pas. On a vraiment des actions à mener qui sont fortes pour garantir un prix des produits correct en fonction des coûts de production que nous avons sur les exploitations”, indique Sabine Tholoniat. 

Une "distorsion de concurrence"

Également touchés par l’inflation, les agriculteurs entendent faire face avec des prix forts. Ils se sentent pourtant menacés par la concurrence étrangère : “On a aussi en toile de fond des accords de libre-échange. On a aujourd'hui des agriculteurs qui arrêtent le métier. Il y a de la production qui n'est plus faite en France, donc on a une recrudescence des importations et, à travers ça, des accords de libre-échange. On va subir encore des importations à tout-va, sans spécialement contrôler les produits qui arrivent. Cela crée une vraie distorsion de concurrence parce qu'il y a des produits qui sont utilisés dans certains pays et auxquels nous n'avons pas droit en France. On a des produits qui arrivent moins chers et d'une qualité différente. Cela nous met réellement en concurrence avec ces produits-là”, dénonce Sabine Tholoniat. A la FNSEA, on ne compte pas s’arrêter là : “On démarre très local pour ensuite peut-être monter en puissance avec le département, la région et au final, ça sera le Salon de l'agriculture à Paris. On veut mettre notre président face à ses responsabilités, puisque on ne peut pas défendre donc une souveraineté alimentaire. On nous demande de produire en France, mais, en quelque sorte, on nous met des bâtons dans les roues avec un tas de de difficultés”. 

“Les gens sont fatigués, exaspérés”

“Les gens sont fatigués, exaspérés”, dénonce la présidente. Le syndicat demande ainsi à l'État de s'engager à long terme sur des questions telles que la hausse des prix de l’énergie ou l’irrigation : ”Des agriculteurs du département ne savent pas s'ils vont pouvoir utiliser de l'eau car les barrages, notamment celui de Naussac, sont très bas. La deuxième chose, c'est qu’ils ne savent pas s'ils mettront en terre à cause des du prix de l'électricité qui est très haut. Ça a un coût, l'irrigation, il faut payer cette électricité-là. Cela va mettre en péril la production”, précise Sabine Tholoniat. Les feux seront allumés à Issoire, Thiers, Ambert, Riom et Bromont-Lamothe, avec des slogans tels que “Produisons en France”, “Notre alimentation commence ici” ou encore le hashtag #sauvetonpaysan. 

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