Jacques Rougerie a marqué l’histoire du rugby à Clermont-Ferrand, par sa présence sur le terrain et dans les coulisses. Le journaliste Yves Meunier raconte un passionné, qui a su transmettre l’amour du ballon ovale à son entourage, dont son fils bien connu du public, Aurélien Rougerie.
Surnommé "Le cube", avec 1m 80 et 105 kilos, Jacques Rougerie avait une présence forte sur le terrain, mais aussi dans le cœur de ceux qui l’ont connu, comme Yves Meunier. « C’était un gars truculent et convivial. Il aimait bien s’amuser, faire la fête », se remémore l'ancien journaliste de France 3 Auvergne.
Né à Pamiers, licencié à Tulle et à Limoges à la fin des années 60, Jacques Rougerie arrive à Clermont-Ferrand en 1968 pour y suivre des études de chirurgien-dentiste. Il rejoint l’AS Montferrand la même année, où il jouera jusqu’en 1977 en première ligne. « A l’époque, le rugby n’était pas le même que maintenant. Les avants étaient là pour gagner les ballons, c’était du travail laborieux », précise Yves Meunier.
En 1970 Jacques Rougerie joue en championnat de France « la première finale d’après-guerre » se souvient Yves Meunier, présent au match. Malheureusement, l’équipe perd (3-0) contre La Voulte. En 1976, il joue à nouveau en finale du championnat de France. Cette fois l'ASM obtient une victoire en challenge Du Manoir en 1976 face à Graulhet.
Avec ses proches et ses coéquipiers, Jacques Rougerie est très expressif. Lors des matchs, sa présence n'échappe à personne: «Sur le terrain, il était très présent. Il n’hésitait pas à manifester sa mauvaise humeur. A l’époque, il n’y avait pas de cartons rouges. Chacun réglait ses comptes sur le terrain », se souvient Yves Meunier. Parmi ses coéquipiers de l’époque, le joueur Jean-Pierre Romeu « qui a réussi un premier grand chelem en 1977 avec l’équipe de France », est toujours présent à l’ASM aujourd’hui.
Alors que le club avait disputé dix finales depuis 1936, il aura fallu attendre la 11e pour que les joueurs de l'ASM remportent leur premier titre en 2010, et un 2e plus récent en 2017.
Une passion désormais portée par son fils
La passion du sport et de la compétition, c'est une histoire de famille chez les Rougerie. L’épouse de Jacques, Christine Dulac, actuelle première adjointe à la mairie de Clermont-Ferrand était basketteuse. Lorsqu’il la rencontre, cette dernière joue avec « la célébrissime équipe du CUC » : « C’était un phénomène national en 1970, la première fois qu’une équipe féminine disputait les finales de la Coupe d’Europe ».
Ensemble, ils ont trois fils, dont Aurélien Rougerie, connu pour son importante carrière en équipe de France entre 2001 et 2021, désormais team manager de l’ASM. « Jacques avait eu la joie de voir l’ASM remporter son premier titre de champion de France en 2010 avec Aurélien qui jouait », se rappelle Yves Meunier. « Il était au match. Pour lui, c’était forcément atteindre le rêve qu’il n’avait jamais pu atteindre du temps où il jouait ». Un rêve renouvelé puisqu’en 2017, l’ASM remporte un 2e titre. Malgré son départ, la passion de Jacques Rougerie reste donc portée par les joueurs de l'ASM.