Face à la sécheresse, la solidarité s’organise entre les agriculteurs. Aux Martres-d’Artière, dans le Puy-de-Dôme, 3 agriculteurs de Saint-Nectaire ont fait pousser un complément de fourrage.
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Depuis bientôt trois mois, chaque matin, Julien Guilhot, éleveur de vaches charolaises à Saint-Nectaire doit amener de la nourriture aux bêtes. Car même ici, sur ces pâturages d'altitude, on souffre du manque d'eau. Il explique : « Quand on n’a pas cette sécheresse, les bêtes mangent de l’herbe des prés. Du coup, cette année, depuis fin juillet on leur apporte à manger, en sachant que cette année ça a été très compliqué. Sur mes parcelles je fais 70% de fourrage en moins ».
Des prix qui s'affolent
Au pied du Sancy, les quelques pluies de ces dernières semaines ont à peine fait reverdir les champs. Le mal était fait, avec 30 tonnes de fourrage produites contre 115 d'habitude, Julien Guilhot a dû acheter une quarantaine de tonnes en complément. Il affirme : «
La moitié du fourrage vient d’ailleurs. Déjà au printemps, quand on voyait que ça ne poussait pas trop et que l’on a vu ce qu’on fauchait, on s’est dit qu’il fallait acheter tout de suite. On s’est rendu compte qu’aujourd’hui le foin est à plus de 200 euros la tonne. Moi je suis arrivé vers 150 euros la tonne ». Pour éviter de se ruiner, Julien Guilhot et deux autres agriculteurs de Saint-Nectaire ont imaginé une autre solution, en collaboration avec un céréalier de la plaine de Limagne. Sur ses terrains, tout juste moissonnés, ils ont semé une vingtaine d'hectares d'un mélange d'avoine, de trèfle et de vesce.
Un geste solidaire
Philippe Heyraud, agriculteur céréalier, souligne : «
Donner un coup de main aux copains, dans le métier que l’on fait, et d’avoir de la solidarité est très important. L’intérêt est aussi agronomique car c’est une culture que l’on n’a jamais faite. On veut voir ce que cela amène à nos terrains par la suite ». Julien Guilhot conclut : «
Quand il y a la grosse période de foins, on essaie de travailler ensemble, de s’entendre. Si je n’avais fait que ça pour moi, cela m’aurait fait trop de fourrage à la limite. Il ne faut pas rester égoïste non plus et essayer de se souder dans des périodes difficiles comme celles-là ». Semé très dense et bien irrigué, le champ aura donné 90 tonnes de fourrage. Malgré le coût du transport pour acheminer les bottes des Martres-d'Artière à Saint-Nectaire, l'opération reste rentable et dans le Sancy, les vaches auront de quoi manger tout l'hiver.