Accompagner des exploitations agricoles en difficulté, telle est la vocation de l’association Solidarité Paysans. L'an dernier, 3000 exploitants ont été aidés en France. C’est le cas de Benoît Valet, agriculteur à Saint-Eloy-la-Glacière, dans le Puy-de-Dôme.
Benoît en avait assez de la ville. Aussi, il a voulu changer de vie et a repris une ferme en plein cœur du Livradois-Forez, dans le Puy-de-Dôme. Mais les choses n’ont pas été aussi simples et rapides qu’il l’imaginait.
"Quand on n’a pas de tracteur sur le projet, ni de monoculture céréalière ou d’élevage allaitant, ici, en montagne, les gens hallucinent, ils n’y croient pas ", déplore l’agriculteur. A défaut de tracteur, il a de la volaille, des plantes médicinales ou encore des fruits rouges. Bref, du bio avec une méthode basée sur la permaculture. Le problème, c'est que les banques n'ont pas suivi…
« On a un manque d’argent pour financer ce dont on a besoin pour travailler. Les financeurs jugent que ce n’est pas assez rémunérateur », constate-t-il. Alors, depuis 2 ans, Benoit a fait appel à l’association Solidarité Paysans qui vient en aide aux agriculteurs en grande difficulté.
70% des exploitations aidées réussissent à s'en sortir
Il est suivi par un bénévole pour l'aspect technique, comme pour choisir un séchoir pour ses plantes par exemple. Une salariée de l'association l’accompagne également. Régulièrement, ils font le point ensemble dans le cadre d’une aide personnalisée et globale.
"Pour une personne qui est en difficulté, ou lorsqu’on a un projet novateur et qu’on va voir une banque ce n’est pas forcément facile. Alors que là, on apporte une caution morale, d’autant plus importante lorsqu’elle s’appuie sur l’expérience d’un bénévole qui ne va pas accompagner un agriculteur si le projet n’en vaut pas le coup ", explique Florence Hérard, animatrice à Solidarité Paysans.
En Auvergne, l'an dernier, Solidarité Paysans a accompagné 240 exploitations en difficulté, soit deux fois plus qu'il y a 5 ans.
« Le prix du lait ne remonte pas, le porc a des cours très fluctuants qui ne permettent pas de stabiliser les exploitations, les céréaliers sortent de crises récurrentes… aussi on constate que l’environnement économique du monde paysan ne cesse de se dégrader. Pour le moment, on ne réussit pas à répondre à la demande », regrette Patrick Bougeard, président de Solidarité Paysans.
Après avoir été aidées, 70% des exploitations réussissent à s'en sortir. Benoit, lui, doit de nouveau rencontrer sa banque. Il espère bien, cette fois-ci, décrocher un prêt…