TEMOIGNAGE. Cette agricultrice travaille avec un exosquelette : "Avant de le mettre j’avais des douleurs terribles"

A Arlanc, dans le Puy-de-Dôme une éleveuse laitière veut partager son expérience : sa souffrance tout d'abord engendrée par des années de traite. La solution qu'elle a trouvée mais qu'elle a dû payer est un exosquelette pour l'aider à continuer de travailler.

Dans son élevage d’Arlanc, dans le Puy-de-Dôme, Angélique endosse son armure de paysanne deux fois par jour. « Ça me fait une carrure imposante, c’est bien ! » plaisante-t-elle, vêtue d’un exosquelette de 2,5 kilos pour soulager des épaules très abimées. Avec 8 postes de traite, l’extraction du lait représente près de 4 heures de labeur par jour pour l’éleveuse et son compagnon chef d’exploitation. « Tous les jours je traits 65 à 70 vaches. Ce sont des gestes répétitifs. Je suis un peu petite par rapport au quai, je pense que c’est pour ça que mon problème d’épaules a eu lieu. Avant de le mettre j’avais des douleurs terribles dans les bras et les épaules, comme des décharges électriques ou des brûlures, mal à vouloir s’arracher les bras. »

Une aide pas remboursée

La douleur a mis des années à s’installer : tendinite, puis une rupture du tendon de la coiffe au niveau de l’épaule. Comme elle aime trop ses vaches pour s’arrêter de travailler, la paysanne cherche, trouve et essaye ce harnais de posture. « Dès que je commence à lever les bras à un certain niveau, ça fait une poussée. Quand je branche les vaches, ça m’aide, je peux rester les bras tendus en traction, ça ne me fait pas mal. » L’éleveuse avait croisé l’instrument lors d’un salon de l’élevage. Elle se met donc en quête sur internet d’un modèle adapté. La facture est salée, 5 200 euros TTC. « C’est bien reconnu maladie professionnelle, mais l’exosquelette ne rentre pas dans le matériel remboursable dans le cadre de la maladie du travail. »

Un soulagement peut-être temporaire

Également présidente du syndicat agricole Modef dans le Puy-de-Dôme, Angélique a pu compter sur le soutien de son compagnon Denis : « On a trouvé une solution qui nous permet de résoudre le problème. Pendant combien de temps, je ne sais pas. Peut-être quelques années. On va voir au fil du temps comment les choses se passent ». L’appareil soulage mais ne soigne pas. Ce couple partage son expérience en espérant favoriser la prévention, mais aussi que des solutions de financement soient trouvées. Cette aide, encore en phase d’expérimentation, est un coût de plus dans une vie d’agriculteur.

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