Témoignages. "Le métier d'assistant familial est au plus près de l'enfant" : ces héros manquent dans le Puy-de-Dôme

Publié le Écrit par Mélanie Philips et Aurélie Albert

Etre assistant familial est un métier à part entière. Comme en témoignent Séverine, 38 ans, assistante familiale depuis 2 ans et demi ; et Jérôme, 49 ans, et dans le métier depuis 13 ans. Ils nous racontent leur quotidien, leur vision du métier, et leur amour pour ces enfants qui vont et viennent dans leur vie.

Leur parcours de vie est différent, leur histoire professionnelle aussi. Pourtant, Séverine et Jérôme ont choisi tous les deux d'être familles d'accueil. "Je trouve que le métier d’assistant familial, il est vraiment au plus près de l'enfant. Ça nous permet d’être au plus près de ses problématiques, de ce qu’il ressent, de pouvoir mieux l’accompagner et le conseiller", explique Jérôme Arnaud, assistant familial.

Un travail 7j/7, 24h/24

"Ce sont des enfants qui ont pas mal de problèmes d’attachement, donc on va travailler avec une équipe pluridisciplinaire qui est présente au niveau de l’aide sociale à l’enfance", ajoute Séverine Porte, elle aussi assistante familiale. Depuis deux ans, elle accueille une petite fille de cinq ans chez elle. Jérôme, lui, accompagne depuis quatre ans une adolescente.

"Ce qui est le plus dur dans ce métier, c’est de travailler 7j/7, 24h/24. Parce que les petits, par moment, ils sont mal la journée, mal la nuit. On est très souvent réveillé la nuit quand ils ont des angoisses."

Séverine Porte, assistante familiale dans le Puy-de-Dôme

"Il arrive que des enfants aient des gros suivis. Quand vous mettez l’orthophoniste en place, le psy une fois par semaine, plus les visites aux parents. Quand il n’y en a qu’un ça va, quand il y a les deux ça devient plus compliqué et quand il y a les grands-parents en plus, il y a aussi des visites qui sont mises en place. Alors des fois, c’est un petit peu compliqué d’articuler tout cela. C’est une grosse organisation du quotidien", complète Jérôme Arnaud.

Un manque de familles d'accueil 

Avec ou sans enfant, en couple ou pas, peu importante la situation familiale, s'occuper d'un enfant placé, implique tout l'entourage. "Moi, je suis assistant familiale, et on est une famille d’accueil. Quand vous faites ce métier, vous emmenez tout le monde. Il y a un professionnel qui est représenté par moi aujourd’hui, mais derrière, il y a la famille, et elle est très très importante. C’est le support de l’enfant, il se construit avec tout ça autour."

Un cocon familial qui n'est peut-être qu'une étape, un moment de répit dans la vie de ces enfants.

"La petite fille va mieux, même ses parents ont vu l’évolution entre le jour où elle est arrivée et aujourd’hui. Une évolution qui est formidable."

Séverine Porte, assistante familiale

Mais toujours, dans un coin de leur tête, ils pensent à la séparation. "Il faut qu’on garde en tête que ce n’est pas notre enfant, et que dans la mesure du possible, on travaille pour qu’il y ait un retour en famille. Comme on dit, ça fait des trous quand ils partent, rit Jérome. C’est l’aboutissement. Si on peut y arriver, tant mieux."

Ce sont des super héros qui n’en ont pas l’air, et ils ne sont pas assez nombreux.

Le Conseil départemental du Puy-de-Dôme recherche des assistants familiaux, des familles d’accueil pour veiller sur des enfants placés par l’aide sociale à l’enfance. Pour tenter de susciter des vocations, il lance une campagne de sensibilisation. 

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