La ville de Thiers (Puy-de-Dôme) est la capitale française de la coutellerie. Deux couteaux sur trois produits en France y sont fabriqués. La ville mise sur ses 8 siècles de savoir-faire et sur son festival Coutellia pour rayonner. La prochaine édition se tiendra les 20 et 21 mai.
Dans le Puy-de-Dôme, à Thiers, la coutellerie s’inscrit dans l’histoire depuis 8 siècles. Un savoir-faire du passé tourné vers l’avenir, mis à l’honneur lors du festival Coutellia. Un rendez-vous national qui se tient les 20 et 21 mai et qui est ouvert à tous. Jean-Pierre Treille, président du festival Coutellia, explique : « Le couteau est le premier outil de l’homme. Il y a des gens qui sont passionnés de couteaux depuis la nuit des temps. Vous avez des aficionados du couteau mais il y a aussi beaucoup de visiteurs, qui ne sont pas des collectionneurs, mais qui ont envie de se faire plaisir ».
"Coutellia montre au grand public que la coutellerie existe encore"
Lors de cette 32e édition, plus de 200 couteliers d’art et de couteliers fabricants exposeront des pièces uniques. C’est le cas de l’entreprise thiernoise Fontenille-Pataud. Yann Delarboulas, codirigeant de la coutellerie, indique : « C’est une mise en avant extraordinaire pour notre entreprise d’une part mais surtout pour toute une profession. Coutellia montre au grand public que la coutellerie existe encore, qu’elle continue de se développer, d’évoluer et de se transmettre ».
Un savoir-faire unique
Il s’agit d’un renouvellement constant aussi bien sur l’esthétique que sur la technique, indispensable pour l’artisan et le client. Jason Barjon, artisan en coutellerie, souligne : « Notre force est qu’on a des grands talents en mécanique qui nous permettent de mettre au goût du jour des savoir-faire perdus. Si on se met tous les jours des difficultés, certes c’est épuisant, mais le soir on se couche avec une certaine satisfaction et même une certaine fierté d’avoir fait ce qu’on a fait. Je pense que c’est cela qui fait la beauté de notre métier ».
La particularité des lames en acier Damas
Aujourd’hui, la coutellerie n’est plus un besoin mais un art mélangeant différents styles, comme la lame en acier Damas. Elle fera l’objet d’un concours lors du festival. Sept équipes d’artisans devront se démarquer par leur talent. Dominique Chambriard, coorganisateur du mondial du Damas, raconte : « En trois heures de travail, des équipes jusqu’à trois personnes représentent neuf heures de boulot. Il y aura une heure de préparation et une heure de finition. On arrive à une quinzaine d’heures de travail. Le travail de ces lames peut monter à 1 500 voire 2 000 euros ».
Un objet du quotidien devenu haut de gamme qui devrait attirer à Thiers plus de 7 000 personnes de 16 pays différents. Actuellement, plus de la moitié de la production de l’atelier Fontenille-Pataud est exportée à l’international.
Propos recueillis par Chloé Peltin / France 3 Auvergne