PHOTOS. Dans le Puy-de-Dôme, le secret du bonheur de Claudy : son jardin, ses poules et ses abeilles

Claudy Combe vit dans le Puy-de-Dôme, à Courpière, non loin de Thiers. Il nous livre la recette de son bonheur : un jardin, des poules et des abeilles. Il bichonne son potager avec passion.

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A Courpière, dans le Puy-de-Dôme, non loin de Thiers, vous trouverez à cette période de l’année Claudy Combe en train de « gratter la terre » comme il aime le dire. Agé de 51 ans, quand ce chargé de mission du Parc Livradois-Forez n’est pas en voyage au bout du monde ou au travail, il bichonne son potager. Il raconte comment tout a commencé : « J’ai acheté ma maison à Puissauve en 2004 et je m’y suis installé en 2005. En 2008, j’ai commencé par un petit jardin de 35 m². Il était plein à ras bord et je cultivais des légumes. Il fallait rentrer et marcher comme sur des pas japonais. Le moindre centimètre carré était optimisé et j’arrivais à avoir une belle récolte. Cela a commencé comme de la sorte. Une voisine qui me voyait gratter la terre m’a dit qu’elle a avait une parcelle de l’autre côté de la route et qui ne servait à rien. Elle faisait 150 m². Elle me l’a prêtée. Il y avait 3 mètres de ronces dessus et on ne voyait pas les clôtures. Un copain est venu m’aider à débroussailler. La première année, en 2013, j’ai planté des pommes de terre. Car on doit retourner le terrain pour les planter, on doit le faire une deuxième fois pour les buter et même une troisième fois pour les arracher ».


 

Des poules pour commencer

Peu à peu, le jardinier se prend au jeu : « La deuxième année, j’ai cultivé des légumes divers. Dans le fond du terrain, il y avait un gros tilleul et je ne pouvais pas retourner la terre car j’étais toujours gêné par les racines. J’ai décidé de placer une clôture intermédiaire sur les 40 m² du fond pour y installer des poules. Comme elles grattent tout le temps, elles entretiennent tout et empêchent le développement de la végétation. J’ai commencé avec 4 poules au fond avec comme objectif, non pas d’avoir des œufs ou des poulets à rôtir, mais d’avoir des poules pour entretenir le terrain. Je suis allé chercher des poules de réforme, dans un élevage à Marsac ». Très vite, le jardin se développe, pour le plus grand bonheur de Claudy : « Je me suis pris au jeu. Au fil des années la terre s’améliore : j’amène les restes du poulailler, je fais mon compost, j’ai un voisin qui a un âne et qui me donne du fumier. Peu à peu, le terrain est plus facile pour diversifier la production. Je me suis aussi étendu sur le domaine public. Un bout de parcelle communal est entretenu par les habitants : j’y ai fait des légumes. Au total, j’ai environ 150 m² de jardin potager. Je fais des légumes assez simples ».
 

Un inventaire à la Prévert

De nombreux légumes sont cultivés par Claudy : « Je mets deux variétés de pommes de terre, des rattes et des bintjes. Je plante des oignons. J’ai divers variétés de salades. J’ai des haricots grimpants et nains. Les haricots grimpants sont issus d’une variété très ancienne que je fais perdurer en gardant les graines. J’ai des carottes, des blettes, des betteraves. J’ai 5-6 variétés de tomates. J’ai au moins 4 variétés de courgettes pour faire des couleurs différentes. Je cultive des choux, des poireaux, des potirons. Je mets toujours des choux fourragers pour mes poules ». Chaque année, il essaie d’innover : « Cette année, j’ai essayé de m’approvisionner en graines chez Pascal et Rachel Poot. Ils vivent dans le sud de la France et sélectionnent depuis longtemps des légumes adaptés à la sécheresse. Ils prétendent faire un jardin sans arrosage. J’ai eu des belles salades et courgettes. Mais cette année, il pleut tous les jours donc je ne peux pas juger de la résistance à la sécheresse ».
 

Les souvenirs de l'enfance

Ce plaisir du jardinier remonte à l’enfance. Emu, Claudy se souvient : «  Le jardin est une tradition familiale : mon père a toujours fait beaucoup de jardinage. Moi, enfant, je ne me souviens pas à quel âge j’ai commencé. Je grattais la terre. Très tôt, j’ai eu ma propre parcelle de jardin, indépendante de celle de mon père. Je faisais plutôt pousser des fleurs. Quand mon père n’a plus pu faire le jardin et quand j’ai eu les terrains près de chez moi, je me suis mis à faire les légumes. C’est vraiment par mimétisme que j’ai fait ça. Ma grand-mère était une excellente jardinière : elle avait un jardin de 900 m², ce qui, en maraîchage, représentait presque un temps plein ! ». Il poursuit : « Mon plaisir est de semer, et d’arriver au moment où cela lève et cela germe. J’aime bien aussi la récolte au jardin et en général. J’aime ramasser des pommes, des châtaignes. Je ne sais pas si j’ai manqué de nourriture dans une autre vie, mais j’aime vraiment la récolte ».

L'importance du partage

A Puissauve, Claudy vit seul dans une très jolie maison. Il n’arrive pas à déguster tout seul toute la production de légumes : « Je m’en sers pour ma consommation personnelle, la consommation familiale : j’en donne à tout le monde dans la famille. Le surplus est pour les voisins. C’est aussi une dimension intéressante du jardin, le partage ». Le jardinier ajoute : « Je prépare des conserves et quelques bocaux. Je fais des conserves de blettes, de haricots, de la ratatouille. Je mets aussi mes légumes au congélateur. Je conserve des haricots secs. Comme je ne suis pas très haut en altitude, les carottes restent dans le jardin. J’en ai sans problème jusqu’en février. Je mange des salades d’hiver jusqu’en mars. J’ai aussi des navets tout l’hiver. La seule période où je suis obligé de puiser dans les réserves est du 15 mars au 15 juin ».
 

Un poulailler qui se développe

Petit à petit son poulailler a pris de l’ampleur : «  Cette année, je suis monté à 50 poules. Comme je savais que je ne partirai pas en voyage, au lieu d’aller au marché de Maringues et d’acheter des animaux jeunes, je suis parti de la couveuse et de l’oeuf. J’ai réalisé plusieurs couvées en couveuse, ce qui me permet d’avoir des poules pour le renouvellement des pondeuses. D’habitude j’achète des poulets que j’engraisse et que je fais abattre. Cette année, j’ai mon lot de 15 coqs qui est en train de grandir. Comme j’en avais encore plus, il y en a 5 ou 6 qui auront la vie sauve et que je place. J’ai aussi fait cadeau de quelques poulettes. Au final, je garde un coq et une quinzaine de poules pondeuses. Les œufs sont là pour ma consommation et celle de la famille. Cela pousse à faire de la pâtisserie.  C’est une bonne monnaie d’échange pour les voisins quand je ne suis pas là : ils m’aident et en contrepartie ils ont des œufs presque toute l’année ».

Des ruches

Mais il ne s’arrête pas là, il a aussi des ruches : « Dans la famille, nous sommes de gros consommateurs de miel. J’en passe plus de 5 kg par an, ma mère 10 kg, ma tante et mon oncle 12 kg. Je me suis dit que plutôt que de se casser la tête à acheter du bon miel, j’allais en produire. Un ami d’Ambert m’a montré l’exemple. J’ai commencé comme avec les poules, avec une ruche, puis 3 puis 5. Cette année est très difficile mais ça assure une bonne production. L’an passé j’ai récolté 110 kg de miel, car c’était une année exceptionnelle. Je fais la récolte au mois d’août. Cette année je n’aurai que 15 kg. C’est aussi un facteur de pollinisation : je n’ai jamais eu autant de courgette que depuis que j’ai des abeilles ».


Claudy est fier de travailler son jardin à l’ancienne : « Je n’utilise aucun pesticide ni herbicide. C’est aussi une évidence quand on a des animaux comme les poules et les abeilles. Je ne peux pas prétendre que mes produits sont bio car je ne mange pas bio à 100% et donc mon compost n’est pas bio. La litière de mon poulailler, les graines et les plants ne sont pas bio mais c’est absolument sans pesticide ni herbicide ». Il semble avoir trouvé là une vraie recette du bonheur. « Le matin, j’ai ce petit rituel d’ouvrir le poulailler, de donner la pâtée aux poules de bonne heure. L’été, je récolte les légumes le matin. Entre midi et deux, je ramasse les œufs et je donne de la verdure aux poules. J’entretiens et j’arrose le jardin le soir. J’évite les grosses corvées et j’aime bien fractionner. C’est un vrai plaisir quotidien dont j’aurais bien du mal à me passer. J’ai du mal à ne pas gratter la terre. J’aime le contact. Quand j’étais petit, je m’abîmais les mains à force de gratter. Il est arrivé que ma mère m’interdise d’aller au jardin pour me préserver les mains » précise Claudy, tout sourire.
 

Une production abondante

Le jardinier passe beaucoup de temps dans son potager et cela semble lui sourire : « Je récolte environ 200 kg de pommes de terre par an. Une année, je me suis amusé à peser tout ce que je récoltais : je suis arrivée à la tonne facilement ». Une tonne de légumes par an, des œufs frais tous les jours, du miel toute l’année ou presque, voilà en somme de quoi occuper Claudy tous les jours, pour son plus grand bonheur.
 

                            

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