Pièce maîtresse du dispositif zéro chômeur de longue durée, l'entreprise à but d'emplois de Thiers Actypoles, propose des emplois pérennes aux habitants de deux quartiers prioritaires. L'optimisme est de rigueur car l'effectif est passé de 29 à 46 personnes et de nouvelles activités apparaissent.
A la tronçonneuse, quatre salariés d'Actypoles et leur réfèrent technique. Leur mission : dégager les petits arbres laissés sur place après l'abattage des plus gros troncs. Un travail jugé peu rentable car il demande beaucoup de main d'œuvre. Le terrain très en pente empêche l'usage des machines, d'où le recours au cheval pour le débardage.
Un travail physique, et pourtant apprécié, notamment par Marc Delaigue qui a ainsi eu l’opportunité de reprendre une activité après trois ans de chômage.
« Ce me plait, on est en plein air, explique-t-il, c’est une excellente expérience. Rester à la maison, c’est pas une vie… Ici j’ai l’impression de revivre, c’est que du bonheur ! Au moins je sais pourquoi je me lève le matin, et le soir quand je rentre, je sais que je n’aurais pas besoin de berceuse, je vais m’endormir tranquille ! »
29 salariés en mai 2017
46 aujourd'hui
Les salaires de cette entreprise à but d’emplois sont payés grâce aux indemnités chômage des employés, complétées par une aide apportée par une fondation ou les bénéfices de l'entreprise.
Si elle ne concurrence pas le secteur marchand, rien ne lui interdit de créer de nouvelles activités, comme la dernière-née, des couches lavables pour les bébés.
Une décision prise en commun dans cette société coopérative et qui a débouchée sur la création de l’atelier Bébés Lutins.
« Ici on responsabilise tout le monde, explique Laure Descoubes, directrice d’Actypoles Thiers. Au-delà d’offrir à nos salariés un simple emploi, on les intègre à la vie de l’entreprise, on leur demande leur avis sur leur poste de travail, sur comment ils se sentent au travail mais aussi comment ils voient le développement de leur entreprise ».
29 salariés en mai 2017, 46 aujourd'hui. En 10 mois, l'entreprise à but d'emploi est devenue une expérience très regardée et surtout appréciée par celles et ceux qui en bénéficient, comme Marie-Suzanne Kombi, couturière aux Bébés Lutins depuis le 12 février.
« Pour moi tout a changé depuis que je suis ici. D’abord je sais que j’ai un boulot quelque part donc je peux avoir des projets, ce que je ne pouvais pas faire auparavant. Quand on ne travaille pas c’est la mort, on ne vit plus. Mais maintenant, on vit ! »
L'atelier envisage de nouveaux produits, comme des cotons démaquillants ou des serviettes hygiéniques réutilisables.
Les couches lavables seront vendues aux crèches avec un service de récupération et de lavage ou sur internet. Une autre façon d’accroitre le volume d'activité et générer de nouvelles embauches.
