C'est un haut-lieu de l'histoire de notre région : le plateau de Gergovie. Il livre peu à peu ses secrets. Depuis 2013, des archéologues volontaires fouillent le site. Après avoir découvert la porte principale, ils viennent de mettre au jour une place monumentale de 3 000 m².
Ses dimensions sont impressionnantes : 120 mètres de long par 25 mètres de large... soit une surface de 3 000 m². Une place entièrement recouverte de dalles de basalte, qui laisse rêveur sur l'importance de la ville du temps des Gaulois.
Une construction pour "montrer la richesse et la puissance du peuple Arvene"
Par sa taille et sa disposition, cette construction est unique dans le monde gaulois. Elle révèle une ville particulièrement moderne et puissante, de taille à impressionner Rome. "On sent derrière cette place un grand pouvoir politique qui a décidé de construire quelque chose qui va exprimer et montrer la richesse et la puissance du peuple Arverne", explique Peter Jud, responsable scientifique des fouilles et chercheur au CNRS.
Peter Jud a trouvé cette place en suivant son intuition et en remontant la voie qui passe sous la grande porte découverte l'été dernier. Une entrée aussi imposante devait bien conduire quelque part. 200 mètres plus loin, il tombe sur cette place, vraisemblablement le coeur de la ville de Gergovie.
À la mode grecque
Les fouilles autour de la porte principale se sont également poursuivies cet été. Elles ont permis de mieux comprendre le fonctionnement du site en délimitant un mur d'enceinte en pierres sèches et une tour aux dimensions imposantes."La porte a été flanquée par une très large tour de 5x5 mètres et qui pourrait mesurer 6 ou 7 mètres de hauteur. Ça traduit une certaine influence de l'urbanisme grec", estime Peter Jud. Il en est sûr, c'est au niveau de cette porte que Vercingétorix et ses hommes ont repoussé les légions romaines de Jules César. Le chef romain qui fait mention de cette porte dans la Guerre des Gaules.
Les fouilles 2016 prennent fin le 2 septembre en attendant l'été prochain. Les chercheurs estiment qu'ils n'ont pour l'instant exploré que 2 à 3% du site de Gergovie.
Intervenant: Pete Jud / Chercheur associé au CNRS