Mi-septembre, les vendanges ont débuté cette année sur les vignes de l'AOC des Côtes d'Auvergne avec deux semaines d'avance. Une Appellation d'origine contrôlée obtenue il y a presque 10 ans qui, de l'avis des producteurs, a permis de bâtir un vignoble modeste mais reconnu pour son authenticité.
Sur les coteaux du Pays de Boudes, dans le Puy-de-Dôme, Annie, la maîtresse du Domaine de Sauvat, veille au grain sur les raisins à récolter. Les vendanges de l’AOC Côtes d’Auvergne ont commencé avec deux bonnes semaines d’avance. Chez Annie, du Pinot noir est récolté : des vignes de plus de 40 ans orientées plein sud. Aujourd’hui ce serait presque dépassé. Annie Sauvat indique : « Dans les années à venir, je pense qu’il va falloir réfléchir à les implanter pourquoi pas sur les faces nord ». A Boudes, le temps où les vignes de Gamay, accrochées à leur piquet, formaient l’essentiel du paysage, est révolu.
Un vignoble planté en terrasse
Annie Sauvat souligne : « Là ce sont des vignes qui sont sur échalas donc ce sont les anciennes vignes de Boudes. Tout le vignoble était planté comme ça, en terrasse ». Le pionnier du domaine, du haut de ses 86 ans, est toujours là pour donner un coup de main. Dans les années 70, Claude Sauvat a été le premier à planter ici du Pinot noir. Il le préfère pur en vin de pays, plutôt qu’assemblé au Gamay, un critère requis pour prétendre à l’Appellation d’origine contrôlée. A ses yeux, le tourisme et l’amélioration de la qualité ont forgé l’intérêt pour les Côtes d’Auvergne. Claude Sauvat explique : « L’AOC y a participé. Mais il n’y a pas que ça, il y a eu tous les progrès faits. Dans les indépendants, on a beaucoup de viticulteurs qui ont des BTS œnologie ou qui sont œnologues. Tout cela, ça apporte. La cave coopérative, qui a progressé, est formidable vis-à-vis de beaucoup de choses. Pour les vins d’Auvergne, tout le monde avance ».Une soixantaine d'adhérents à la coopérative
Sur les hauteurs de Chanonat, toujours dans le Puy-de-Dôme, le Chardonnay, troisième cépage de l’AOC, est aussi vendangé avec deux semaines d’avance. La coopérative loue son matériel dernier cri pour livrer les raisins à la cave Desprat-Saint-Verny. Une soixantaine d’adhérents représentent à eux seuls 80% des Côtes d’Auvergne : ils sont deux fois moins nombreux qu’il y a 15 ans, mais pour la même surface, avec une production plus mécanisée. Gilles Vidal, président de l'AOC Côtes d'Auvergne précise : « Malheureusement dans notre propre région on n’est pas très connus. Alors que quand on monte à Paris, dans les bars à vin, le Côte d’Auvergne est réputé. Les Parisiens boivent du Côte d’Auvergne. Il faut absolument qu’on motive les Clermontois. Une fois qu’on aura gagné ce pari-là, je pense qu’on pourra passer à l’étape suivante, installer des jeunes ». Depuis 4 ans, 30 hectares de nouvelles vignes ont été plantés sur des parcelles volcaniques. Un filon que les professionnels voudraient transformer en label pour l’AOC d’Auvergne.
