A Billom dans le Puy-de-Dôme, un jeune habitant de la ville a inventé le Halt ô stop : des aires d'accueil pour faciliter l'auto-stop. Un moyen de répondre au manque de transports en commun dans les communes rurales.
L’idée est ingénieuse et il fallait y penser : Une jolie structure en bois avec des pancartes interchangeables et des destinations inscrites dessus. Voici le Halt ô stop. Des aires aménagées pour faire de l’auto-stop en toute sécurité. Comme un guichet d’attente. La commune de Billom dans le Puy-de-Dôme vient d’en installer quatre à ses entrées. L’utilisation est simple : « Il faut tourner les plaques jusqu’à afficher la ville où vous voulez vous rendre puis la pointer du doigt aux automobilistes », explique Loan Momboisse, le créateur du Halt ô stop.
Ce jeune Billomois de 20 ans a longtemps pratiqué l’auto-stop : « J’en faisait le mercredi pour aller au lycée à Cournon. Avant d’avoir le permis, je me suis déplacé ainsi quand il n’y avait pas d’autres solutions », se souvient-t-il. Aujourd’hui étudiant, il a réfléchi à ce nouveau concept, l’a proposé à la mairie de Billom qui l’a approuvé. « Je voulais faciliter l’échange entre l’auto-stoppeur et l’automobiliste et surtout faire un endroit sécurisé pour que les voitures puissent s’arrêter. »
Les destinations sont nombreuses : Clermont-Ferrand bien-sûr mais aussi Mur-sur-Allier, Aulnat, Lempdes, Vichy, Thiers, Vertaizon, Issoire. De l’auto-stop mais local.
A Billom, commune de 5000 habitants, il n’y a pas de train et peu de bus. « Pour ce qui est des déplacements, notamment pour les jeunes, ce n’est pas toujours facile », reconnaît Jean-Michel Charlat, maire de Billom. Halt ô stop va combler un besoin. « Et c’est un projet qui a aussi une vocation écologique. Il permet en fait aux gens de faire du co-voiturage. Ils ne sont plus à plusieurs à prendre leur voiture individuellement. »
Pour utiliser Halt ô stop, pas besoin de s’inscrire sur un site, pas d’application, il suffit de rester au pied des panneaux et d’attendre qu’une bonne âme veuille bien s’arrêter.
Notre reporter, Léa Breuil, a tenté l’expérience. Elle choisit d’aller à Clermont-Ferrand. Le temps passe. Les voitures aussi. L’auto-stop apprend la patience et la gestion de l’échec. Et puis, un couple, souriant, s’arrête. Pas de chance, ils habitent à deux cents mètres. Mais l’initiative leur plaît : « On trouve que c’est une très bonne idée », répond la jeune femme au volant. « On se sent plus en sécurité pour faire de l’auto-stop. »
En route !
Et puis, un homme arrive. Bingo ! En route pour Clermont-Ferrand ! Dans la voiture, Léa Breuil fait un selfie avec le conducteur. C’est un souhait de Loan Momboise, le créateur : « Nous demandons aux personnes de se prendre en photo avec leurs bienfaiteurs quand elles sont prises en charge et de nous l’envoyer sur nos réseaux sociaux. » Et pour les auto-stoppeurs inquiets, il recommande de prendre la plaque de l’automobiliste en photo et de l’envoyer à un proche. Au cas où.
Sans inscription, impossible de savoir combien de personnes utilisent déjà le Halt ô stop. Mais le maire l’assure, la demande est forte. D’ailleurs, Loan Momboisse, le créateur, a même lancé une entreprise pour promouvoir le concept. L’envie est de le répandre dans les communes voisines pour créer un vrai réseau interconnecté.