Suite aux actions syndicales de ces dernières semaines et au blocage de Socara à Saint-Quentin-Fallavier, la FDSEA dit avoir obtenu des engagements de la grande distribution. Il faut maintenant que la loi change et les paysans comptent sur les députés.
Mi-février, plusieurs plateformes de la grande distribution avaient été bloquées en Rhône-Alpes, notamment Carrefour à Saint-Vulbas, Intermarché aux Echets (Ain). Puis Leclerc avait à son tour été touché, plus exactement sa centrale d'achats, Socara, à Saint-Quentin-Fallavier.
Il s'agissait d'empêcher l'approvisionnement des grandes surfaces en produits frais afin de faire pression à l'heure des négociations entre la grande distribution et les fournisseurs.
Des actions qui ont visiblement porté leurs fruits. La FDSEA Isère dit avoir obtenu des engagements de la grande distribution. "Les distributeurs s'engagent à intégrer le coût de revient des agriculteurs dans le prix d'achat des denrées alimentaires", explique le syndicat, "mais pour cela, il faut que la loi française l'autorise, ce qui, a priori, n'est pas le cas en l'état des textes régissant le droit de la concurrence et le droit commercial."
La FDSEA demande donc aux parlementaires de s'engager clairement pour modifier la loi et "permettre ainsi une meilleure rémunération des producteurs". Les exploitants avaient déjà interpellé les députés le 19 février dernier, seulement trois d'entre eux s'étaient alors déplacés.
Ce vendredi, le syndicat agricole a de nouveau invité plusieurs parlementaires, députés et sénateurs, ainsi que des conseillers départementaux et régionaux à venir en parler. La FDSEA compte bien leur demander clairement de s'engager "politiquement" pour que le cadre légal évolue. "Car si la loi évolue en ce sens, la grande distribution ne pourra plus se réfugier derrière ce prétexte de vide juridique pour ne pas remonter les prix d'achats. C'est maintenant l'heure de vérité."