Quatre questions, quatre réponses à l'heure de la pollution aux particules en Isère, Savoie et Haute-Savoie

Un épisode de pollution aux particules affecte les vallées alpines depuis 10 jours avec une situation d'alerte généralisée depuis le mercredi 11 décembre. De quoi parle-t-on? Quels effets pour la santé? Comment se protéger? 

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Pic de pollution à Grenoble - 12 décembre par France3Alpes

Qu'est-ce qu'une particule et quand déclenche-t-on une alerte?

Ce sont des poussières, de compositions diverses et en suspension dans l'air, au diamètre égal ou inférieur à 10 microns, soit 0,01 millimètre (PM10). Elles sont émises par la combustion des carburants (principalement diesel), le chauffage (notamment bois et fioul), et la transformation de combustibles fossiles dans l'industrie.

Quand la concentration atteint 50 microgrammes/m3 en moyenne sur 24 heures, le seuil d'information est déclenché car on considère qu'une exposition présente un risque pour les personnes les plus fragiles (bébés, personnes âgées, malades).

A partir de 80 microgrammes/m3, la procédure d'alerte est déclenchée car il y a un risque pour l'ensemble de la population. Des mesures, comme la baisse des vitesses maximales autorisées sur les voies rapides, sont alors prises par chaque préfecture.
Selon les normes européennes, il ne faut pas dépasser le seuil d'information plus de 35 jours par an. En France, 16 agglomérations ont dépassé cette norme en 2012.

Quand interviennent les pics de pollutions et où?

Les pollutions sont plus fréquentes en hiver en raison du recours accru au chauffage et des conditions météorologiques souvent défavorables à la dispersion des polluants, comme le temps anticyclonique actuel.

Elles sont également favorisés par un phénomène dit d'"inversion de température". En situation normale, la température de l'air diminue avec l'altitude et l'air chaud contenant les polluants s'élève naturellement. En situation d'inversion de température, avec le sol qui se refroidit notamment pendant la nuit en hiver, les polluants se trouvent piégés par un "couvercle" d'air chaud.

Les régions les plus polluées sont le Nord-Pas-de-Calais, Ile-de-France, Provence-Alpes-Côte d'Azur et Rhône-Alpes, soit essentiellement des milieux urbains et/ou industriels, mais aussi des zones encastrées comme des vallées en montagne où la dispersion s'opère mal.

Pourquoi les particules sont-elles dangereuses?

Elles pénètrent profondément dans les voies respiratoires, créant des inflammations avec un effet immédiat (toux, essoufflement, maux de gorge, de tête...), plus marqué chez les personnes plus fragiles: enfants dont les poumons ne sont pas encore totalement formés, personnes âgées dont la capacité respiratoire est plus faible, fumeurs au système respiratoire déjà irrité par le tabac, malades du coeur et des voies respiratoires, et femmes enceintes. Sur des sujets très fragiles, un épisode aigu de pollution peut provoquer des hospitalisations, voir des décès.

En dehors des pics, la pollution chronique est tout aussi néfaste, avec des effets à long terme : aggravation de l'asthme, atteinte du système immunitaire, diminution de la fonction respiratoire, cancer du poumon, maladies vasculaires...

Les particules fines (diamètre inférieur à 2,5) ont été classées "cancérigènes certains" par l'Organisation mondiale de la Santé.

Que faire pour réduire son exposition?

Les plus fragiles doivent réduire leurs activités physiques dès le seuil d'information. Pour l'ensemble de la population, il est recommandé de ne pas faire de sport, y compris prendre son vélo pour les déplacements, lorsque le seuil d'alerte est atteint. Un individu inhale 15 litres d'air en moyenne en marchant, et jusqu'à 100 litres lors d'activités d'endurance.

Il faut également s'éloigner des axes routiers très fréquentés. Il est néanmoins recommandé de continuer à aérer son logement. Quant aux masques de protection (type chirurgie), ils n'arrêtent pas les particules.
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