Du 18 au 20 août, le quatuor Hornormes, composé de quatre jeunes joueurs de cors, a joué quelques sérénades à la Chaise-Dieu et dans les villages alentours pour apporter la musique à ceux qui ne viendraient pas naturellement au Festival.
Ils sont jeunes, ils sont quatre et durant trois jours, ils ont joué de leur instrument sur les places des églises, devant des châteaux et sous un cloître... un jour de pluie. Leur instrument ? Le cor. Un choix qu'ils ont encore maintenant un peu de mal à expliquer, même si tous l'ont commencé tout petit, dans la fanfare du village par exemple. Pour Clément Charpentier-Leroy, l'inspiration vient de Pierre et le Loup : "J'avais entendu le thème du loup aux trois cors, et ça m'avait vraiment plu."
Aujourd'hui, ils viennent surtout pour présenter leur instrument au public. "Le cor, on le voit souvent dans l'orchestre, on en entend énormément dans les musiques de film, mais on a du mal à se figurer l'instrument. Alors que dès qu'on se met à jouer le thème de Star Wars par exemple, les gens reconnaissent immédiatement l'instrument."
Le quatuor Hornormes existe maintenant depuis plus de trois ans et est composé d'amis de longue date, qui se sont rencontrés il y a une dizaine d'années lors d'un stage. Seul petit bémol dans la composition du quatuor pour la Chaise-Dieu : Alban a accepté de remplacer au pied-levé Pierre, le premier cor. Un gros boulot pour lui, puisque le programme avait déjà été monté pour d'autres occasions. Mais le résultat est là, avec le sourire en plus.
Et quelque soit l'endroit, et la météo, le public répond présent et sort généralement de ces sérénades ravi. "On va sur la place du village, sur un étang ou devant un château donc les gens sont un peu bloqués ! Mais une fois qu'ils entendent, ils restent en général ! En fait, beaucoup de personnes qui ne seraient pas forcément venues au festival sont malgré tout contentes d'entendre un peu de musique."
Vendredi, les quatre jeunes gens sont même allés faire un petit concert à la maison de retraite de la Chaise-Dieu : une expérience rare mais humainement intense. "La sérénade dans une maison de retraite, c'était une première fois avec le quatuor. On avait déjà eu l'occasion pendant nos études d'aller faire un peu de médiation dans des maisons de retraite ou même des prisons, des endroits hors du commun pour une représentation musicale. Ici, les gens étaient plutôt calmes. Alors forcément, quand on discute, quand on présente un peu les œuvres, il peut y avoir quelques altercations dans la salle du type : " Eh, on n'entend pas!" Mais au final, quand on joue, les gens sont attentifs. A la fin de la représentation, on a pu parler avec quelques personnes et ils avaient l'air contents. Ça fait vraiment plaisir d'aller dans ce genre d'établissement où les gens n'auraient pas pu venir alors qu'ils sont vraiment à côté !"
Quant à savoir si un concert rien qu'à eux, au sein de l'abbatiale, les intéresserait un jour ? Eh bien justement, un jour peut-être. Mais pour l'heure, ils sont très heureux comme ça ! "Le cor est un instrument physiquement fatigant. Là, ce sont des programmes de trente minutes, tant mieux pour nous, et le fait que ce soit de la médiation, c'est une démarche qui nous plaît énormément ! Jouer dans le festival, c'est quelque chose d'assez prestigieux et c'est génial. Mais faire ces petites sérénades autour, ça a un impact différent. Ce n'est pas forcément le public du festival devant lequel on joue, et c'est très bien aussi."