Des maires de petites communes rurales en ont marre et le font savoir ! Si certains ont déjà annoncé qu'ils ne se représenteraient pas, d'autres ont rendu leur écharpe. En cause: des tâches administratives jugées trop lourdes et surtout un manque de moyens liés à la baisse des dotations de l'Etat.
Les maires des petites communes rurales tirent la sonnette d'alarme. Ils sont de plus en nombreux à jeter l'éponge. Tâches administratives trop lourdes, sentiment de solitude et d'abandon des pouvoirs publics, baisse des dotations de l'Etat et des subventions publiques qui se réduisent comme peau de chagrin... Certains élus ont décidé de ne pas se représenter aux prochaines élections municipales. D'autres ont démissionné en cours de mandat. Illustrations dans deux communes de la région.
A Ranchal, un village de 300 habitants situé dans le Rhône, le maire Denis Longin a démissionné en avril dernier. Il était à la tête de la commune depuis 2001. Au fil des ans, l'édile a vu fondre les dotations de l'Etat. Les subventions du département ont également réduit de moitié. Une situation intenable pour l'ancien maire. "J'avais envie de faire des choses pour la commune qui viennent du territoire," explique-t-il, et pas simplement des "mises aux normes".
A près de 200 km de Ranchal, même désarroi à Parves-et-Nattages, une commune de 1000 habitants de l'Ain, située près de Belley. Parves-et-Nattages, ce sont deux anciennes communes qui avaient choisi de fusionner en 2016. Chez les élus, le malaise est comparable...
"On est épuisé," résume Claude Comet, maire de la commune. Et d'évoquer le sentiment de solitude des équipes. "On est là, tout le temps à l'écoute des problèmes de la population. Pour porter un dossier, c'est lourd et c'est long, pas toujours avec résultat. On veut bien s'investir, mais on ne veut pas être tout seul. Nos partenaires ne sont pas toujours au rendez-vous," déplore-t-elle. Claude Comet souhaite tout de même aller au bout de son mandat de maire. Mais l'élue ne se représentera pas aux prochaines élections municipales en 2020.
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