Les agriculteurs ont beaucoup manifesté ces derniers jours pour réclamer des prix garantis pour leur production de lait et de viande, ainsi que des aides financières après la sécheresse et la fièvre catharrale ovine. Dégoûtés, 2 exploitants de Tiranges (Haute-Loire) ont décidé de vendre leur ferme.
Dans le petit hameau de Tiranges, en Haute-Loire, où se trouve la ferme de Thierry Charrial et Denis Barry, il y avait 6 exploitations dans les années 70. Aujourd'hui, il n'en reste qu'une seule... et elle est à vendre! C'est pourtant une belle ferme, avec 80 vaches laitières, presque autant de génisses pour la viande, 100 hectares de terrain et même un robot pour traire.
C'est Thierry, 50 ans, le plus âgé des deux associés qui a pris la décision d'arrêter quand il a vu que son fils ne voulait pas s'installer comme agriculteur. "Il y a 30 ans quand on s'est installé, il n'y avait pas les contraintes de maintenant. On travaille sous contrainte, on est contrôlé sans arrêt, on est obligé de faire de plus en plus de paperasserie", regrette-t-il.
"On est patron mais on n'a plus de liberté!"
L'an dernier, l'exploitation a perdu 32 000 euros à cause de la baisse du prix du lait. En décembre, le cours des veaux a baissé de moitié à cause de la fièvre catarrhale. Dans ce contexte, Denis a lui aussi choisi d'arrêter plutôt que de chercher un autre associé. "C'est un ras le bol! On a l'impression de plus cerner quoi que ce soit, on livre du lait, pfff... on nous donne ce qu'on veut dorénavant, on ne le sait pas à l'avance. On a des petits veaux, c'est pareil. Aujourd'hui le marchand il vient, c'est tel prix! On a du mal à discuter", explique-t-il. Et de conclure, amer : "On est patron mais on n'a plus de liberté!"L'Auvergne perd chaque année un millier d'exploitations, avec la crise actuelle, ce sera au moins le double cette année, selon les syndicats agricoles. Thierry Charrial et Denis Barry, eux, vont chercher un nouveau travail, dès qu'ils vendu leur ferme.