Une enquête a été ouverte, à Paris, sur le financement d'un des meetings de Nicolas Sarkozy. A l'origine de ce nouveau coup d'éclat autour de la campagne présidentielle de 2012, un Grenoblois, Raymond Avrillier, l'homme qui avait fait tomber Carignon en 1994.
Lancée début octobre, cette enquête préliminaire fait suite à un courrier adressé l'été dernier par Raymond Avrillier, qui dénonçait de possibles faits de "détournement de fonds publics" en marge de la campagne de l'ancien chef de l'Etat.
Le meeting au coeur de l'enquête a eu lieu le 1er décembre 2011, à Toulon, cinq mois avant la présidentielle. Devant 5000 personnes, le président Sarkozy s'était employé à conjurer la "peur" de la crise économique. Il ne briguait pas encore officiellement un second mandat, puisqu'il avait attendu la mi-février 2012 pour formaliser cette candidature.
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Dans son compte de campagne, M. Sarkozy n'avait pas inscrit un seul euro dépensé avant cette entrée en lice officielle dans la course à l'Elysée. Ceci avait été épinglé en décembre 2012 par la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) en rejetant les comptes de Nicolas Sarkozy. La CNCCFP avait été suivie dans son analyse quelques mois plus tard par le Conseil constitutionnel, en ce qui concerne notamment le meeting de Toulon.
Dans leur décision du 4 juillet 2013, les Sages avaient estimé que cette réunion publique ne pouvait être regardée comme s'inscrivant dans "l'exercice du mandat présidentiel" de Nicolas Sarkozy. Ils insistaient sur "l'implication de l'UMP dans cette manifestation", sur "l'ampleur du public convié, comprenant notamment des adhérents et sympathisants de l'UMP", sur les "modalités d'aménagement des locaux" et les "moyens de communication déployés".