Ce mardi 3 juin, Manuel Valls a justifié le renvoi à 2020 de la suppression des conseils généraux dans la réforme territoriale du gouvernement, en soulignant qu'il fallait "au moins trois ans" pour transférer les compétences et les fonctionnaires des départements.
"Il faut de toute façon du temps, il faut au moins trois ans pour transférer des compétences et les agents aussi", a affirmé le chef du gouvernement, citant notamment le cas des 270.000 agents des conseils généraux, "qui travaillent bien". "Les conseils généraux vont garder pendant trois ans un certain nombre de compétences, ce qu'on appelle le bloc social et la cohésion territoriale, notamment dans les territoires ruraux", a expliqué Manuel Valls, qui y a ajouté les services de secours.
En fait, l'exécutif a compris qu'il ne pouvait réformer sans modifier la Constitution. Le choix a donc été fait de "dévitaliser" les départements, selon le mot d'André Vallini, secrétaire d'Etat à la Réforme territoriale, en transférant leurs prérogatives aux Régions et intercommunalités. Du coup, rien ne presse pour la révision constitutionnelle pour consacrer la mort des départements.
Les conseils généraux (à gauche à 60%) ont donc encore quelques années devant eux, au moins jusqu'en 2020. En Isère, où l'actuel président n'est autre qu'André Vallini, qui participe activement à la réforme, on se prépare déjà à sa succession. Le candidat des socialistes, Alain Cottalorda, qui a de fortes chances d'être élu à la tête du Département, comprend qu'il sera sûrement l'homme de la fin de cette institution.
Reportage Joëlle Ceroni et Vincent Habran.