Dimanche soir, la liste LR/UDI de Laurent Wauquiez a remporté l'élection régionale en Auvergne-Rhône-Alpes. Un scrutin marqué sur ce territoire par l'effondrement du Rassemblement National et une nouvelle voix pour l'opposition, celle de l'écologiste Fabienne Grébert.

  • La nette victoire de Laurent Wauquiez

C'est dans un fauteuil que le président sortant du Conseil Régional d'Auvergne-Rhône-Alpes a remporté la victoire dimanche soir. Avec une avance de près de 30 points sur l'écologiste Fabienne Grébert au premier tour, on ne voyait pas comment Laurent Wauquiez pouvait perdre ce scrutin. Même l'addition des voix de la gauche, qui s'est unie derrière la tête de liste d'Europe Ecologie-Les Verts au second tour, ne constituait pas une force suffisante pour renverser le candidat de la droite. Au final, la liste Les Républicains / UDI obtient 55,3% des voix au second tour, quand la liste d'union EELV/PS/PCF/LFI est à 33,4% et le Rassemblement National à 11,3%. La victoire est nette, c'est celle "d'un cap clair" pour Laurent Wauquiez. Sans doute pressé de mettre en route son deuxième mandat à la tête de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, il a pris la parole très tôt dimanche, peu après l'annonce des premiers résultats. Dans un discours parfois à double lecture, régionale et nationale, il a évidemment vanté son bilan, sa "gestion rigoureuse sans augmentation d'impôts" et la constance de ses convictions. Il assume ses positions sur plusieurs thèmes : la défense des classes moyennes, le refus de tout compromis avec le communautarisme et la sécurité. "Les terres de l'extrémisme sont celles qu'on lui abandonne quand on ne voit pas ce qui se passe dans le pays et quand on renonce à agir", a expliqué Laurent Wauquiez, "Ce soir, les extrêmes ont reculé fortement dans notre région car nous ne leur laissons aucun terrain pour prospérer".

  • La déclaration de Fabienne Grébert

"La victoire de Laurent Wauquiez, c'est la victoire de l'extrême-droite". C'est ainsi qu'a d'abord réagi Fabienne Grébert, la candidate écologiste battue de plus de 22 points dimanche soir. Celle qui s'affirme déjà comme la nouvelle voix de l'opposition régionale, après l'échec de la liste socialiste menée par Najat Vallaud-Belkacem au premier tour, a tenu a s'adresser directement aux électeurs de Laurent Wauquiez. Elle assure que sa déclaration n'avait rien d'agressif et qu'elle était reflétait d'abord "une volonté combative de porter l'écologie" alors que le président sortant de la Région Auvergne-Rhône-Alpes a, selon elle, réduit à peau de chagrin les investissements pour la transition écologique, sortant même la thématique de la campagne électorale. A son grand regret, il a d'abord été question de sécurité. "Quand on parle de sécurité, c'est le rassemblement national qui monte. Il faut reconnaître à Laurent Wauquiez qu'il a bien réussi son coup", déplore-t-elle. Et d'attirer l'attention des électeurs du camp d'en face "sur ce qui est en train de se préfacer ici", considérant qu' "il n'y a plus véritablement de différence entre Laurent Wauquiez et l'extrême-droite".

  • L'échec du Rassemblement National qui passe de 34 élus à 17

Alors qu'en 2015, au second tour, la liste Front National de Christophe Boudot obtenait 22,5% des voix, le FN devenu RN entre-temps, et mené par un ancien LFI en Auvergne-Rhône-Alpes, a pris une douche froide 6 ans plus tard. Crédité de moins de 12% des suffrages exprimés, la liste du Rassemblement National n'a pas convaincu ni au premier tour, ni au second. Ses électeurs sont partis. En 2015, ils étaient 600 000 à avoir voté FN au premier tour, ils 3 fois moins le 20 juin dernier. Et pas plus nombreux au second tour. Andréa Kotarac "pense qu'il faudra travailler sur les raisons, les raisons à la fois de l'abstention chez les Français et puis particulièrement chez les électeurs du Rassemblement National". Selon lui, son parcours politique n'est pas la cause de l'échec. "Je crois que le Rassemblement National baisse à peu près partout", rappelle-t-il, estimant qu'il faut davantage s'interroger sur les conditions de ce scrutin régional, "il faudra garder en tête que la légitimité de cette assemblée est quand même à discuter, on a beaucoup de jeunes qui se sont abstenus, toujours beaucoup d'ouvriers, beaucoup de catégories populaires." Conséquence concrète de ce revers : le Rassemblement National n'occupera que 17 sièges à la Région quand il en avait 34 jusque là.

  • Une abstention toujours très élevée 

Elle était la grande gagnante du premier tour... Le second tour n'a rien bouleversé. L'abstention a été le premier choix des électeurs, dimanche. En Auvergne-Rhône-Alpes, elle atteint 66,63% des inscrits contre 67,41% sept jours plus tôt. Si l'Ardèche et le Cantal ont fait figures de bons élèves avec, respectivement, des taux de 59,55% et 59,67%, c'est en Haute-Savoie qu'on a le plus boudé les urnes avec une abstention à 70,66%.

  • La répartition des sièges

Après un premier mandat de 6 ans, Laurent Wauquiez est conforté à la tête de la Région Auvergne-Rhône-Alpes. La liste LR/UDI qu'il conduisait obtient 136 des 204 sièges de l'assemblée. C'est 23 de plus qu'en 2015. De son côté, les forces de gauche occuperont 51 fauteuils contre 57 jusque-là. Enfin, le grand perdant de ce scrutin régional, c'est le Rassemblement National qui voit son nombre d'élus divisé par deux pour passer de 34 à 17.

 

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