C'est désormais officiel : Andréa Kotarac sera la tête de liste pour le Rassemblement National aux élections régionales en juin prochain en Auvergne Rhône Alpes. Au même moment, la liste PCF+LFI lance un appel à l'écologiste Fabienne Grébert. Et le candidat Lrem tente de mobiliser ses troupes.
Comme nous l'envisagions dans un article précédent, c'est bien Andréa Kotarac qui sera chargé de mener la liste "Rassemblement National" lors des prochaines élections régionales les 13 et 20 juin prochains.
Un candidat de plus dans cette élection, après la confirmation de Fabienne Grébert (EELV), de Bruno Bonnel (Lrem), Cécile Cukierman (PCF+LFI), Patrick Mignola(Modem) et Gerbert Rambaud (Debout la France).
Deux autres noms manquent toujours à l'appel. Si la candidature à sa propre succession de Laurent Wauquiez ne fait quasiment aucun doute du côté des Républicains, on sait aussi que Najat Vallaud Belkacem a déjà fait connaître son intérêt pour mener la liste du Parti socialiste.
Qui est Andréa Kotarac ?
Né en Haute-Savoie, et après avoir fait ses études à Lyon, Andréa Kotarac a un parcours politique un peu particulier. Il s'est fait connaître du grand public en quittant le parti de Jean-Luc Mélenchon pour rejoindre celui de Marine Le Pen. D’abord membre du Parti de gauche et de La France insoumise, il a en effet été élu conseiller régional d'Auvergne-Rhône-Alpes en 2015.
Il a ensuite démissionné de ce mandat, après avoir apporté son soutien à la liste présentée par le Rassemblement national aux élections européennes de 2019. Hier soir, c'est donc sur les réseaux sociaux, affiché aux côtés de Marine Le Pen, qu'il a confirmé le choix du parti RN de lui confier la tête de liste.
Merci à @MLP_officiel et à l’ensemble des membres du bureau exécutif du RN de m’avoir désigné tête de liste pour Auvergne-Rhône-Alpes. J’ai appelé les deux autres candidats @IsabelleSurply et @alexisjollyrn pour leur exprimer ma volonté de travailler ensemble à la victoire ?? pic.twitter.com/mqWH4Tu2zD
— Andréa Kotarac (@AndreaKotarac) March 3, 2021
Quel est le programme du Rassemblement National ?
André Kotarac considère cette désignation comme "une grosse responsabilité". Il évoque "le bilan catastrophique de Laurent Wauquiez, qui, le matin, a le verbe haut contre les immigrés, et, l'après-midi, vote des subventions à Forum Réfugiés, une association qui accueille tous les migrants sans condition. ". Il reproche à la majorité actuelle "un manque de projet structurant, notamment concernant la liaison en train entre Lyon et Clermont-Ferrand, ou entre Lyon et Saint-Etienne. "
Le candidat désigné se base sur des sondages "qui placent le Rassemblement national en seconde position au coude-à-coude avec le président sortant. J'estime donc que le concurrent principal est Laurent Wauquiez, et pas les autres", ajoute-t-il. Il étrille aussi les Républicains en parlant du député LR de l'Ain Damien Abad "photographié dans une mosquée salafiste. Là-aussi on a une réelle hypocrisie." estime-t-il.
Il explqiue que la région Auvergne-Rhône-Alpes est aujourd'hui "très fracturée, avec des écologistes à Lyon qui privilégient le sans-viande, et qui mettent de côté les filières d'élevage local pour les remplacer par du poisson en pillant les mers et les océans qui sont déjà largement pillés (...)"
Le candidat RN confirme qu'il compte "faire campagne sur une région qui monopolise aujourd'hui l'actualité." Et, dans ses inspirations, il évoque enfin Génération Identitaire "qui est politiquement dissous, avec de fortes suspicions au niveau juridique et au niveau de nos libertés fondamentales".
Les communistes et la France Insoumise lancent un appel aux Verts
La candidate désignée par les communistes, la sénatrice PCF Cécile Cukierman, à laquelle se sont ralliés les membres de la France Insoumise, avait prévenu qu'elle souhaitait avant tout baser une éventuelle union sur des bases programmatiques. Si elle a exclu, sur France 3 Rhône-Alpes, de s'allier avec une éventuelle liste menée par la socialiste Najat Vallaud-Belkacem, les deux alliés de gauche ont néanmoins lancé un appel aux Verts.
Communiqué de presse du @PCF et de la @FranceInsoumise en #Aura du 03/03/2021. #elections2021 #regionales2021 pic.twitter.com/mGgAkPiJen
— LFI Binôme Aura (@LFIbinomeAuRA) March 3, 2021
Dans un communiqué, ils lancent un "appel pour un rassemblement social et écologique" dans lequel ils proposent à Fabienne Grébert une rencontre bilatérale "afin de réfléchir ensemble à la co-construction d'un programme et d'une liste de rassemblement".
Pas de réponse officielle, pour l'heure, du côté des Verts. Mais Fabienne Grébert n'a jamais caché son exigence de conserver la tête de liste en cas d'alliance, que ce soit avec son aile gauche... ou avec le Parti socialiste.
La région s'est préoccupée trop longtemps de la compétitivité internationale en oubliant comment elle pouvait changer la vie des gens. Aux côtés de Benjamin Joyeux, mon binôme en #HauteSavoie, nous portions ce matin nos solutions pour le territoire. pic.twitter.com/VtmfpieURh
— Fabienne Grebert (@FabienneGrebert) March 4, 2021
A la République en Marche, face au Rassemblement National, on cite... Michel Noir
Hier sur les réseaux sociaux, le compte des "jeunes avec Macron" a diffusé un graphique qui "regroupe" deux sondages (IFOP en novembre 2020 et HARRIS en 2021) dans lequel ils font un constat : "le RN est haut en Auvergne Rhône Alpes" et rappellent que Bruno Bonnel, tête de liste LRem pour ces régionales, "considère que le combat contre le FN est un devoir".
Michel Noir, ancien maire de Lyon, écrivait dans @lemondefr le 15 mai 1987, «Il vaut mieux perdre une élection que perdre son âme. ». Elle reste une boussole politique. Mais le mieux sera de gagner l’élection régionale sans perdre notre âme. Je m’y engage! #AURALP https://t.co/OUYBG53D43
— Bruno Bonnell (@BrunoBonnellOff) March 3, 2021
Ce dernier a ensuite cité leur publication en l'accompagnant d'un propos de l'ancien maire de Lyon Michel Noir en 1987 "Il vaut mieux perdre une élection que perdre son âme". Il ajoute que "le mieux sera de gagner l'élection régionale sans perdre notre âme". Une manière comme une autre de mobiliser, à distance, ses supporters.