Renault Trucks compte 4 usines en France, à Lyon (Vénissieux), Bourg-en-Bresse, Blainville-sur-Orne et Limoges. Des sites à l'arrêt depuis le début du confinement. En attendant, les cadres baissent leur rémunération au chômage partiel, pour permettre une meilleure indemnisation des autres salariés.
Mi-mars, Renault Trucks annonçait la fermeture, "jusqu'à nouvel ordre", de ses quatre sites industriels français, qui emploient quelque 4.500 salariés dont une grande majorité se retrouvait au chômage partiel.
Les ouvriers et techniciens dans cette situation vont finalement être rémunérés à 92% de leur salaire net, au lieu des 84% prévus par la règle commune en France.
"C'est rendu possible grâce à la solidarité des cadres en chômage partiel, qui voient leur rémunération nette passer elle de 100% à 92%", peut-on lire dans un communiqué de la CFE-CGC. "Un complément de financement de l'entreprise permet d'assurer l'équilibre du dispositif", précise le syndicat des cadres.
L'accord national de branche de la métallurgie prévoit normalement que les salariés en forfait annuel, -comme c'est le cas des cadres de Renault Trucks-, soient rémunérés à 100% en cas de chômage partiel. La dérogation "temporaire" à cet accord de branche, en pleine crise de coronavirus, "sécurise le maintien des augmentations individuelles de salaires avec effet au 1er avril et le versement de la prime d'intéressement en juin", se félicite la CFE-CGC.
"Un moindre mal"
Pour la CGT, cet accord constitue "un moindre mal". Le syndicat, qui a validé sa signature, souhaitait une rémunération à 100% de tous les salariés."La direction a refusé cette proposition pour une question de principe et non pour des raisons financières", affirme Gregory Khiati, délégué syndical central CGT, notant que l'accord "se base principalement sur la solidarité des cadres envers les non cadres".
"C'est donc les salariés eux-mêmes et entre eux qui financeront la plus grand part de l'activité partielle, l'entreprise quant à elle ne participera que très peu à l'effort", regrette-t-il.
La CFDT, aussi signataire de l'accord, a reconnu dans un communiqué transmis à la presse que, "même si l'Etat et les salariés fournissent la plus grosse part du financement du chômage partiel, la négociation, après quatre réunions, a permis d'améliorer la proposition initiale de la direction et surtout de protéger les plus basses rémunérations".