Restaurants, musées : à contre-courant, l'Italie assouplit ses restrictions anti-Covid

L'Italie, à contre-courant de ses voisins européens, assouplit dès ce lundi 1er février les restrictions anti-Covid en vigueur dans la plupart de ses régions, permettant entre autres la réouverture des musées en semaine et des restaurants le midi. Le couvre-feu est maintenu entre 22h et 5h. 

Chez nos voisins italiens, la grande majorité des régions sont désormais classées au niveau "jaune", c'est-à-dire à risque modéré, à l'exception du Haut-Adige (nord), de l'Ombrie (centre), des Pouilles, de la Sardaigne et de la Sicile (sud), classées en "orange" (risque moyen). Plus aucune région n'est classée "rouge", le niveau de risque le plus élevé.

Cet abaissement du niveau de risque, décidé sur la base de critères comme le taux d'occupation des services de réanimation ou le taux de reproduction du virus, permet entre autres la réouverture des bars et restaurants en journée et facilite les déplacements.

 

Retour au restaurant

Les bars et restaurants, qui ne pouvaient jusqu'ici faire que de la vente à emporter, pourront accueillir des clients à leurs tables jusqu'à 18 heures, mais en nombre limité et en respectant les règles de distanciation.

Les musées peuvent aussi rouvrir, mais seulement en semaine, pas le week-end, pour éviter les concentrations de personnes.

Dès lundi, de hauts lieux du tourisme de la péninsule ont rouvert au public, comme le Colisée ou les encore les Musées du Vatican, qui englobent la Chapelle Sixtine et ses célèbres fresques de Michel-Ange (aussi ouverts le samedi).

D'autres monuments emblématiques de la capitale italienne sont concernés: le Panthéon, la Galerie Borghese ou encore le Château Saint-Ange. Près de Rome à Tivoli, la Villa d'Este et la Villa d'Hadrien ont aussi rouvert leurs portes.

Les autorités italiennes ont également annoncé que les remontées mécaniques pourraient rouvrir dès le 15 février si la situation sanitaire le permet. Mais les stations ne devraient pas faire face à un pic de fréquentation car les déplacements entre régions sont toujours interdits au moins jusqu’au 5 mars.

 

Des décisions à "contre-courant"

Même si le couvre-feu reste en vigueur sur tout le territoire national de 22 heures à 5 heures, cet assouplissement contredit la tendance générale des autres pays européens qui mettent en œuvre des restrictions plus sévères.

L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a pourtant averti jeudi qu'il était "trop tôt pour assouplir" les restrictions en raison de la circulation "encore très élevée" du virus.  "L'Italie est à contre-courant", a confirmé Walter Ricciardi, un expert en santé publique qui conseille le ministère italien de la Santé face à la pandémie, dans un entretien vendredi avec l'AFP.

Dimanche, la péninsule a enregistré 11.252 nouveaux cas, un chiffre en baisse par rapport aux 12.715 comptabilisés samedi.

 

Il faut encore faire preuve de la plus grande prudence

Ce week-end, alors que cet assouplissement avait été annoncé mais n'était pas encore en vigueur, des milliers de personnes se sont déversées dans les rues et les parcs des grandes villes, conduisant le ministre de la Santé Roberto Speranza à lancer une mise en garde: "Le classement en zone jaune ne signifie pas que nous avons échappé au danger, il faut encore faire preuve de la plus grande prudence si nous ne voulons pas annuler les progrès accomplis ces dernières semaines".

Les dirigeants italiens sont monopolisés par la crise politique provoquée par la démission mardi du Premier ministre Giuseppe Conte, qui expédie les affaires courantes en attendant que les consultations politiques en cours aboutissent à une solution.

L'Italie, premier pays européen durement touché par la première vague de coronavirus, a enregistré plus de 88.000 morts depuis le début de la pandémie, et la troisième économie de la zone euro a plongé dans sa pire récession depuis la Deuxième Guerre mondiale.

 

 

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