Le Syndicat professionnel de l'industrie routière en Rhône-Alpes tire la sonnette d'alarme. De nombreuses centrales d'enrobage sont en rupture d'approvisionnement de bitume. L'entretien des routes risque donc d'en pâtir. En cause, les blocages des raffineries.
"C'est une prise en otage économique! Notre activité de production d'enrobés dépend à 80% du pétrole. Ces comportements sont totalement irresponsables car les conséquences seront du chômage et, à terme, la disparition d'entreprises, à commencer par nos TPE PME qui font vivre des milliers de familles en Rhône-Alpes", s'indigne Philippe Puthod, président du SPRIR Rhône-Alpes, dans un communiqué.
Les arrêts complets de 5 raffineries, -dont celle de Feyzin (Rhône)-, sur les 8 que compte le pays, ont entraîné un manque. Ce mardi 7 juin, 3 raffineries sont encore bloquées. A cela s'ajoutent les blocages des ports de Marseille et du Havre par les dockers en grève qui empêchent les pétroliers d'entrer, et la grève des cheminots du fret ferroviaire qui n'approvisionnent plus les entreprises.
"Si la situation ne s'améliore pas c'est l'ensemble du territoire national qui va être touché. Et à supposer qu'un déblocage des raffineries survienne, il faudra au minimum 10 jours pour ressortir des produits bitumineux", commente encore le représentant de cette industrie qui redoute des annulations de travaux, "car l'industrie routière est une activité saisonnière." 40% du chiffre d'affaires est fait pendant les mois de mai, juin et juillet.
L'ex région Rhône-Alpes compte 23 entreprises de l'industrie routière composées de 3 grandes entreprises qui emmènent dans leur sillage un total de 20 petites et moyennes entreprises voire de très petites structures.