Le premier ministre, Manuel Valls, a annoncé, ce jeudi 6 octobre, la création de 33 nouveaux établissements pénitentiaires sur le territoire Français. Neuf agglomérations sont désignées comme prioritaires. Dans notre région deux nouveaux établissements devraient voir le jour
Manuel Valls a affirmé ce jeudi 6 octobre à Agen sa volonté d'"agir vite" pour lutter contre la surpopulation carcérale, annonçant la création de 33 nouveaux établissements pénitentiaires, avec neuf agglomérations concernées en priorité, ainsi qu'un "Livre blanc" pour les prisons avant mars 2017.Outre ces 32 maisons d'arrêt et un centre de détention, le plan gouvernemental prévoit la construction de 28 "quartiers de préparation à la sortie" et la réhabilitation de douze sites pénitentiaires ainsi que la construction de seize autres, a détaillé le Premier ministre, venu assister à Agen à la remise des diplômes de la 190e promotion des élèves de l'Ecole nationale d'administration pénitentiaire (ENAP).
Les neuf agglomérations "où la situation est la plus critique", selon lui, sont: Nîmes ou Alès, Strasbourg, Toulouse, Nice, Avignon ou Carpentras, et Nantes ou Saint-Nazaire, ainsi que la Seine-Saint-Denis, le Val-de-Marne et le Val-d'Oise.Dans une première phase, plus de 3.900 cellules devront être construites, en priorité dans les régions connaissant une surpopulation carcérale élevée - Ile-de-France et Provence-Alpes-Côte d'Azur - et dans les régions où les projections de population pénale prévoient une évolution importante: le Sud-Ouest et le Grand-Ouest
"Nous devons agir vite, car il faut en moyenne dix ans pour construire une prison", a lancé le chef du gouvernement, qui va donc ordonner aux préfets de "trouver les terrains dans les plus brefs délais" pour ces agglomérations, à charge pour eux de formuler leurs propositions au Garde des Sceaux pour le 16 décembre.
Une enveloppe d'1,16 milliard d'euros est inscrite à cette fin dans le projet de budget pour 2017, a-t-il rappelé.
Le ministre de la Justice, Jean-Jacques Urvoas, qui accompagnait Manuel Valls à Agen, avait présenté le 20 septembre dernier un plan destiné à juguler la surpopulation chronique dans les prisons françaises, notamment par la construction de nouvelles cellules. Selon son rapport, au 1er août 2016, sur 68.819 personnes détenues, seules 26.829 bénéficiaient d'une cellule individuelle. Si le taux d'encellulement individuel était de 86% dans les centres de détention et presque 95% dans les maisons centrales, il était en revanche de seulement 19% dans les maisons d'arrêt, qui accueillent des détenus en attente de jugement et des peines courtes (moins de deux ans).
Deux établissements dans le Rhône
Alors que l'on pouvait imaginer une annonce pour la Loire c'est dans le Rhône que le ministre envisage la création de deux nouveaux établissements:- Une maison d'arrêt de 500 places à Villefranche
- Un quartier de préparation à la sortie (QPS)
Sécurité et renseignement pénitentiaire
"Atteindre le taux de 80% d'encellulement individuel implique la réalisation de 10.000 à 16.000 cellules supplémentaires, pour un budget évalué entre 2,2 et 3,5 milliards d'euros", a résumé le Premier ministre devant les 400 nouveaux élèvessurveillants de prison rassemblés dans la cour de l'ENAP. "Parce que la rénovation du parc pénitentiaire s'inscrit nécessairement dans le temps long, je souhaite qu'avant mars 2017 soit établi dans un Livre Blanc le diagnostic des enjeux pénitentiaires de la France pour les vingt prochaines années", comme pour la Défense et la sécurité nationale par le passé, a souligné M. Valls.
"Améliorer le parc pénitentiaire, c'est aussi améliorer les conditions de sécurité" pour les surveillants, a estimé le Premier ministre, évoquant les récentes mutineries et agressions de gardiens. Et de rappeler que plus de 4.000 agressions physiques sont commises chaque année contre des personnels pénitentiaires. Il a indiqué que des mesures visant à renforcer la sécurité, particulièrement dans les unités expérimentales de prévention de la radicalisation (80 détenus au
total sur quatre sites), seraient prises "rapidement" et qu'un nouveau service de "renseignement pénitentiaire" destiné à lutter contre la criminalité et le terrorisme en prison devrait être "opérationnel dès le début de l'année 2017".
"Dans les dix années à venir (...) vous verrez nos prisons changer. Vous verrez le monde carcéral évoluer", a conclu Manuel Valls à l'adresse des jeunes diplômés de l'ENAP.