"Les agriculteurs attendent toujours des actes concrets, on va donc remettre la pression et on bloque la ville"... Le communiqué de la FRSEA et des Jeunes Agriculteurs AURA est éloquent. Comme le 22 octobre, les tracteurs se préparent à converger en opération escargot vers le centre de Lyon.
Bouchons en perspective, mercredi, à Lyon et dans son agglomération... A l'appel de la FNSEA et des JA, des convois de tracteurs se sont donnés rendez-vous à Beynost, Limonest et Ternay pour s'élancer à partir de 10 h 30 sur l'A6, l'A47 et l'A42. Si l'on s'en tient à l'expérience du 22 octobre dernier, une belle pagaille est à prévoir.
Les représentants syndicaux annoncent une action qui ne devrait pas se prolonger au-delà de 16 heures pour ne pas perturber le trafic aux heures de pointe. Il y a un mois, toutefois, les cortèges avaient semé sur leur passage des barricades de pneus qui avaient nécessité de longues interventions de déblaiement des voies, entrainant la coupure pendant plusieurs heures d'axes essentiels de l'agglomération.
A titre préventif, la Préfecture du Rhône, indique les secteurs à éviter à partir de 10 heures.
En raison d’une manifestation d’agriculteurs, la circulation sera fortement perturbée le mercredi 27 novembre aux abords de #Lyon à partir de 10h.
— Préfet de région Auvergne-Rhône-Alpes et du Rhône (@prefetrhone) November 26, 2019
Retrouvez les secteurs et grands axes concernés ⬇ pic.twitter.com/tnY8raOGQI
Des revenus en berne
Sur le fond, dans la continuité des deux actions syndicales des 8 et 22 octobre, la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs d'Auvergne-Rhône-Alpes appellent à manifester pour réclamer le soutien de l'Etat dans leur bras de fer avec les distributeurs et les industriels pour obtenir les conditions d'un revenu décent."Les problèmes de rentabilité sur les exploitation agricoles s'amplifient, écrivent-ils dans un communiqué. Ils demandent des actes concrets de la part du gouvernement : pour que les coûts de production soient réellement pris en compte dans le prix de vente des produits agricoles, et pour que cesse la mise en concurrence des produits français avec "une alimentation importée et interdite à produire en France (activateurs de croissance, farines animales...)".
1000 tracteurs à Paris
Cette opération s'inscrit dans une journée d'action qui promet d'envoyer 1000 tracteurs bloquer les entrées de la capitale. Le 22 octobre, les paysans s'étaient rassemblés devant les préfectures de la France entière, interpellant le chef de l'État par les mots "Macron, réponds-nous!". Le président l'avait fait depuis Mayotte où il était en déplacement, déclarant qu'il jugeait "inacceptables" les attaques contre les agriculteurs.A présent, les paysans affichent : "Macron, des paroles aux actes". Au malaise paysan causé par l'augmentation des intrusions dans les élevages de militants antispécistes et les polémiques croissantes sur l'utilisation de produits phytosanitaires aux abords des maisons s'ajoutent, pour beaucoup d'agriculteurs, la problématique de revenus en berne.
Quid de la loi Egalim ?
Issue des états généraux de l'alimentation, la Loi Egalim, mise en place en début d'année, était censée ramener du revenu dans les cours de fermes en rééquilibrant les relations commerciales entre paysans, industriels et distributeurs et faire cesser la guerre des prix des acteurs de la grande distribution.Mais de l'aveu même du ministre de l'Agriculture Didier Guillaume, alors que débutent les négociations annuelles entre distributeurs et producteurs qui fixent pour un an les prix alimentaires, "le compte n'y est pas" quant à la rémunération des agriculteurs.