Depuis 47 ans, Sainte-Catherine accueille les boules lyonnaises à bras ouverts

La grande journée bouliste est un incontournable tous les premiers mercredi et jeudi d'août depuis 47 ans à Sainte-Catherine dans le Rhône. 300 joueurs sont répartis sur 4 concours différents dont un consacré aux équipes féminines.

Les boules lyonnaises sont à la fête dans le village de Sainte-Catherine. Pour cette 47ᵉ édition, le tournoi est organisé dans deux autres bourgs de ce secteur des Monts du Lyonnais méridionaux (Saint-Didier et Saint-Maurice-sur-Dargoire) pour pouvoir accueillir 300 joueurs sur deux jours qui viennent parfois de loin. Car il faut permettre à toutes et tous de jouer. Il y a donc 64 terrains (on les appelle des "jeux")  placés sous la supervision de plusieurs arbitres. 

L'ambiance est sérieuse, mais on ne se prend pas au sérieux, aime à rappeler un connaisseur. À la boule lyonnaise, tout est très technique. Pas facile quand on ne connaît pas ce sport de comprendre ce qui se passe. Les joueurs courent et propulsent leur boule sans ne jamais franchir (sinon il y a faute !) une ligne scrutée de ses yeux perçants par l'arbitre.

Marius est l'un d'entre eux. Cela fait bientôt quarante ans que tous les premiers mercredis d'août, il est au rendez-vous. Connu comme le loup blanc, ce passionné joue avec son sifflet en main droite, n'hésitant pas à le mettre à la bouche si jamais un participant commet une faute. "C'est très rare", avoue-t-il. Car la technicité du jeu oblige à un contrôle de ses gestes. 

Je suis bouliste de nature et j'aime le respect des règles. Avec un collègue placé sur une autre ligne en diagonale par rapport à moi, nous veillons à ce que le tir soit régulier, avec un point de chute pas à plus de 50 cm de l'objet annoncé

Marius,

arbitre depuis 1985

Très différent de la pétanque

Du sérieux donc, mais de la décontraction également, reconnaît Tanguy qui a débuté la boule lyonnaise il y a un an. Joueur de pétanque jusque-là, ce presque vingtenaire originaire de Saint-Agrève (Ardèche) a bifurqué vers son nouveau jeu pour la sérénité avec laquelle on joue. "On est loin des tensions qu'il peut y avoir dans les clos de pétanque, a-t-il constaté. C'est moins énervé !" Une ligne plus loin, un jeune de 76 ans qui pratique la boule lyonnaise depuis l'âge de huit ans, se lamente : avec son coéquipier, ils sont derrière, ils tirent mal. Il y a des jours avec, et des jours sans. Mais derrière ce léger accablement pointe un sourire qui en dit long sur le véritable état du moral... Cet originaire de Béziers est un habitué de ces rencontres. "La boule lyonnaise, c'est une pratique basée sur le respect du règlement. Il ne se discute pas et personne ne fait la grimace contrairement à la pétanque où les perdants font souvent grise mine et ne se privent pas de le montrer".

La pétanque et la boule lyonnaise ? Deux sports, selon lui, que l'on ne peut pas comparer ! Tant sur le plan de la mentalité que de la technique (boules de 90 à 110 mm de diamètre et d'un poids variant entre 900 g et 1,2 kg). Elles sont donc plus lourdes que celles de pétanque sachant que la distance est également plus grande. L'effort impulsé doit être plus important, ce qui explique la course nécessaire avant le lancer, permettant de gagner de la vitesse.

Un sport né au XVIIIᵉ siècle à Lyon

Il faut dire que cette pratique ne va pas de soi. Le jeu se fait au travers d'annonces sur l'objectif que se fixe le joueur. Le fait de "tirer" signifie envoyer sa boule sur une boule adverse pour chasser cette dernière. Ce lancer s'effectue avec une course d'élan, et la boule doit tomber dans l'arc de cercle formé avec le cinquante, baguette de tracé. Il en va ainsi de suite jusqu'à épuisement des boules.

Sous les noms de «jeu de boules» ou «jeu national» cette discipline a vu le jour au XVIII e siècle dans la région lyonnaise, d'où son surnom de «boule lyonnaise». Ce jeu est élevé au rang de sport en 1850, avec la création de la première société officielle : «Le Clos Jouve». Le premier concours avec règlement se tient à Lyon en 1Six ans plus tard, en 1900, les joueurs commencent à se regrouper en fédérations régionales. En 1922, les fédérations régionales du Rhône, du Dauphiné, de l'Ain, des deux Savoie, des Alpes-Maritimes et de la Loire se regroupent sous l'appellation «Union nationale des fédérations boulistes». 

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