Des manifestants de Greenpeace et YouthForClimate ont manifesté devant le Conseil Régional d'Auvergne Rhône-Alpes en pleine session plénière. La raison : ils protestent contre la suppression des subventions européennes accordées aux zones Natura 2000.
Sensibiliser les élus de la région à l'importance des Zones Natura 2000. C'est ce qu'on fait les militants Greenpeace et YouthForClimate à Lyon, ce jeudi 15 décembre 2022. Postés devant la Conseil régional, qui exceptionnellement tient son assemblée à huit-clos, jusqu'à demain, les bénévoles réclament le retour des subventions européennes du fond FEDEAR.
"Depuis la loi de décentralisation [ndlr : la loi a été votée en février 2022], c'est aux Régions qu'il revient de financer les Zones Natura 2000. Or, notre Région, a décidé en juillet dernier de mettre fin à ce fond", s'indigne Grégoire Delanos, bénévole à Greenpeace Clermont-Ferrand.
"Plus de 2000 espèces pourraient disparaître"
Résultat, 266 sites classés sont en danger, soit 13 % de la région Auvergne Rhône-Alpes. "C'est assez énorme", s'inquiète le bénévole avant d'ajouter : "C'est plus de 2000 espèces animales et végétales qui pourraient disparaître".
La fin de ce financement implique la suppression de postes. C'est entre 100 et 200 personnes chargées d'assurer les missions de prévention, de formation et de protection de ces espaces qui, à terme, disparaîtront.
"La préservation des zones humides, l'installation de haies et d'autres mesures environnementales ne pourront plus être assurées"
Greenpeace et YouthForClimate.
Les deux associations sont à l'origine d'une tribune co-signée par 28 autres organismes environnementaux et paysans du territoire. Lancée en octobre dernier, la pétition qui l'accompagne a déjà récolté 11 000 signatures.
Un dialogue rompu avec la Région
Mais ca ne suffit pas. "Le but de l'action de ce matin était d'interpeller les élus avant leur Conseil régional afin que la majorité s'en empare lors de la réunion", explique Grégoire Delanos. "Mais l'accueil qu'ils nous ont réservé était glacial", ajoute le bénévole qui a pu échanger avec seulement quelques membres de l'opposition.
La Région Auvergne Rhône-Alpes est la seule à supprimer cette subvention. "Elle se tire une balle dans le pied se désole Grégoire Delanos. Accusé d'extrémiste, il regrette des élus "bunkérisés", à qui il n'a pas pu adresser un mot, se retrouvant face "à un mur de glace".
"On voulait juste parler", souligne le militant écologiste qui estime ne pas avoir été entendu et s'engage à poursuivre la mobilisation.