Avec la guerre en Ukraine, le cours du pétrole a fortement augmenté. Cette envolée des prix à la pompe inquiète les chauffeurs de taxi.
Niveau dépense, le carburant est le poste de dépense le plus important de la profession. Avec la guerre en Ukraine, le cours du pétrole a fortement augmenté. Dans certaines stations-essence, le prix au litre a passé la barre des deux euros.
Thomas Begue est chauffeur de taxi à Lyon. Au début de sa carrière le litre était à moins de un euro. Mais 19 ans plus tard, c’est plus du double. « Pour que ça fasse moins mal, on met petit à petit. Psychologiquement quand je rentre à la maison j’ai moins mal » essaie de relativiser Thomas en faisant le plein à la pompe.
Cet ancien cuisinier fait un plein tous les deux jours. « A la fin du mois, on est entre 300 et 400 euros en plus » calcule-t-il avant d'ajouter « à chaque fois on donne un bout du salaire et puis on serre les dents. On espère que ça ira mieux. Mais est-ce que ça ira mieux ? »
Pas de répercutions sur le prix de la course
« On ne répercute pas la hausse des prix du carburant sur la clientèle. Pour nous c’est une perte de chiffre d’affaires considérable. Quand le prix a passé la barre des deux euros le litre, c’est devenu dramatique pour toute la profession » déplore Abdelatif Grine, vice-président de la Fédération nationale des taxis indépendants (FNTI) et président de l’antenne rhodanienne.
Après deux ans de Covid-19 et le manque de touristes induit par la crise sanitaire, l’activité de la profession est de nouveau impactée. « Soit les prix baissent soit l’état va devoir mettre davantage la main à la poche » ajoute le vice-président de la FNTI pour qui le remboursement de 15 centimes par litre à la pompe début avril annoncé par l’état ne sera pas suffisant.
Des propositions au gouvernement
Le poids de la TICPE, la taxe sur les carburants, la TVA qui est passée de 5,5 à 10% ou encore les tarifs bloqués pour les transports médicaux. La liste de ce qui déplait aux chauffeurs de taxi s'allonge désormais avec un prix des carburants qui dépend d'une guerre incertaine en Ukraine.
L’ensemble des fédérations nationales (FNTI, UNT, FNAT et UNIT) ont transmis deux propositions au gouvernement pour améliorer leurs conditions de travail : un retour de la TVA à 5,5 % et le remboursement trimestriel de la TICPE, la taxe sur les carburants.