Givors. Les punaises de lit envahissent la métropole

Lyon et la métropole n'échappent pas à la prolifération de punaises de lit. A Givors, un immeuble géré par le bailleur social "Lyon Métropole Habitat" est touché par le fléau malgré les traitements. Les locataires sont au bout du rouleau.

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Elles existent depuis toujours mais depuis plusieurs années les punaises de lit prolifèrent dans les grandes villes. A Lyon aussi le phénomène est réel. Ces petits parasites invasifs et coriaces élisent domicile dans toutes sortes de logement. Conscients de la situation, les bailleurs sociaux prennent le problème très au sérieux. A Givors, dans le quartier des Vernes, deux jeunes mères de famille témoignent de leur expérience. 

Ils vivent dans un appartement vide

Dans cet immeuble de Givors, sept appartements sont infestés par le parasite. Chamssa Menahoua est une jeune mère de quatre enfants en bas âge. Son logement a déjà subi un traitement en août dernier. Mais aujourd'hui les punaises reviennent. A chaque invasion, elle jette tous les meubles. Son lave-linge est en panne à force de lessives. Aujourd'hui, la famille vit dans un appartement vide. Les enfants dorment à même le sol sur des couvertures. Mais bien souvent ils se réveillent en pleurs, piqués par les insectes.

J'en ai au moins pour 7000 euros de dégâts, Mais ça, ce n'est rien, il y a la valeur sentimentale aussi...

Chamssa Menahoua

 
Au deuxième étage, l'appartement d'Anissa est dans un état de salubrité proche du néant. La jeune maman vit avec des punaises depuis 2013. Même en pleine journée l'insecte noctambule court sur les murs. Les tapisseries et les peintures tombent en lambeaux. A son dernier passage, le technicien de la société de traitement n'a pu laisser un bon de garantie tant le logement est infesté.

Je ne sais pas comment on va passer Noël, on ose plus aller chez les amis de peur de leur rapporter des punaises

Anissa Saïfi

Les deux jeunes femmes ne peuvent plus voir leurs murs en peinture, elles demandent à Lyon Métropole Habitat un relogement. 

La réponse de Lyon Métrople Habitat

Concernant ce dossier, le bailleur social a pris les choses en main. Mais il rappelle que la difficulté réside aussi dans la motivation de tous les locataires. La désinfection nécessite un traitement chimique fastidieux en trois étapes, une congélation des effets personnels. Trois phases à quinze jours d'intervalle.


"Trois locataires n'ont pas répondu lors de notre passage, s'ils sont infestés cela va se répandre à nouveau chez les voisins, précise Mireille Ducarre-Dubois, Directrice du département service aux client, Lyon Métropole Habitat, avant d'ajouter, 17 000 euros ont été déboursés pour désinsectiser les sept appartements de Givors." A noter que LMH prend en charge 90% des frais de traitement. 
 

Un impact psychologique 

Outre le problème des piqûres, la présence de la punaise a aussi un impact psychologique négatif. En général, les personnes  touchées par le fléau cherchent d'abord à le cacher. "Il y a un phénomène de honte autour de la punaise de lit, et les locataires essaient par leurs propres moyens de s'en débarrasser. Ce n'est pas conseillé car on crée de la résistance", souligne Stéphanie De Jésus du service exploitation maintenance de Lyon Métropole Habitat. 

Des moyens pour éradiquer le parasite

Pour atteindre 100 % de réussite d'éradication, le moyen le plus sûr est de faire appel à une entreprise de désinfection. Au préalable il faut laver les textiles à 60° ou les congeler pendant 72 heures. Les techniciens passent ensuite à trois reprises à quinze jours d'intervalle. Il peut s'écouler 90 jours entre l'arrivée de la première punaise dans un appartement et le moment où l'habitant comprend qu'il y a un problème. "On est passé de 5 interventions par jour il y a 5 ans à 30 aujourd'hui ! Aussi bien dans les quartiers périphériques que dans les beaux quartiers", nous confie Alexis Larrazé, gérant de la société Vita Environnement.
La petite bête (entre 5 et 8 millimètres selon la maturation) peut hiberner pendant un an sans manger et se réveiller un jour pour prendre son repas sur le dos des dormeurs. Elle se déclare particulièrement la nuit et se nourrit exclusivement de sang humain. A noter qu'elle n'est pas porteuse de maladies.

Sugar : le chien qui renifle la punaise 

Pour traquer la punaise, il existe des techniques dignes de la police scientifique. La détection canine c'est comme un scanner de l'immeuble. Sugar est américaine. Sa grande spécialité : renifler les punaises de lit avant et après traitement.

Audrey Defendi, sa maîtresse, nous confirme que ses inspections ont lieu dans tous types de logements. "Elle renifle tous les murs de l'appartement et lorsqu'elle prend un temps d'arrêt, ça prouve la présence de punaises, précise-t-elle, avant d'ajouter, son diagnostic est sûr à 99%". Une inspection canine pour un logement de 80 mètres carrés coûte environ 150 euros. 
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