“J'ai eu un choc émotionnel”, Dominique trépigne à l'idée de voir l’église Saint-Nicolas classée monument historique

L’église Saint-Nicolas de Givors, près de Lyon, va être classée monument historique pour son intérêt national. Cette nouvelle ravit Dominique bien évidemment, mais aussi l’association culturelle de Givors qui se bat depuis 20 ans pour sa restauration.

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La commission de classement patrimonial de la direction des affaires culturelles d’Auvergne Rhône-Alpes a enfin rendu un avis favorable.

“Quand j’étais gamin, on venait à la messe le samedi soir et la lumière du soleil qui donnait sur les vitraux me subjuguait”. Perché sur la tribune de l’orgue, Dominique Estragnat confie être tombé sous le charme de l’église dès l’enfance.

J'ai eu un choc émotionnel devant le vitrail et sa couleur.

Dominique Estragnat

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Dominique Estregnat est passionné par Saint-Nicolas depuis l'enfance. ©France Télévisions

"Chemin faisant, je suis allé à l’université pour devenir chercheur en anthropologie culturelle et je me suis intéressé plus particulièrement au patrimoine".

Il détaille avec vivacité l’histoire de l’édifice. “C’était l’église des bateliers, ceux qui transportaient les marchandises sur le Rhône. Leur métier présentait de grands dangers puisqu’ils risquaient de tomber en tirant les bateaux. Pour se protéger, ils priaient leur Saint Patron, Saint-Nicolas. ”.

L’église a donc été construite à quelques dizaines de mètres du Rhône “par les mariniers, au XIXème siècle”. Les riches propriétaires des usines à bouteilles de la région finançaient sa construction. Puis le bâtiment a été enrichi par les maîtres verriers emblématiques de l’époque.

 

Un intérêt patrimonial

À l’origine du classement, l’association culturelle de Saint-Nicolas, fondée en 2012 par Dominique Estragnat. Pour cet amoureux du patrimoine, plusieurs éléments expliquent la particularité du monument. D'abord, Dominique le qualifie comme un “véritable musée de vitraux”. Douze sur dix-sept d’entre eux émanent de grands maîtres verriers différents, alors que les églises comptent d’ordinaire un maître unique.

L’édifice situé à Givors, au sud de Lyon, sera bientôt classé monument historique, après son orgue, ses deux tableaux et ses vitraux déjà reconnus à ce titre. Ce classement est un destin rare pour une église aussi jeune : la construction de Saint-Nicolas remonte seulement à 1820.

Autre caractéristique de l’église Saint-Nicolas : son éclectisme architectural, typique de l’époque romantique. On y trouve des éléments empruntés au style roman et au style gothique. Sa façade est aussi d'inspiration gréco-romaine, ce qui en fait une église néoclassique.

L’édifice compte également des éléments prestigieux comme le vaste tableau clair-obscur “L’Adoration des Mages” de Joseph Vivien, autrefois accroché aux murs de Notre Dame de Paris, puis vendu aux enchères après la Révolution.

"L’aboutissement d’une longue démarche"

Dominique se dit “très fier et heureux de la nouvelle qui vient de tomber”. L’inscription de Saint-Nicolas aux monuments historiques représente pour lui “l’aboutissement d’une longue démarche, de gros efforts pour faire connaître cette église et toutes ses richesses”.

Ce passionné d’Histoire a en effet effectué des recherches sur l’église pendant vingt années. De ces fouilles culturelles a émané un livre fourni d’illustrations : Les trésors de la cathédrale des mariniers et des verriers. C’est grâce à son ouvrage que la mairie de Givors s’est penchée sur le cas du monument. Elle a par la suite émis une demande de classement en tant que propriétaire de l’édifice à la commission régionale d’architecture et du patrimoine, qui a donné son avis favorable pour un classement de l’église.

Un classement attendu

Celle-ci réunit tous les critères pour faire partie des monuments historiques français : une technique de construction unique ou originale pour l’époque et la région, une réalisation d’un architecte réputé, la présence d’éléments anciens, parfaitement conservés et un intérêt régional du bâtiment. Désormais, la signature du ministère de la Culture est la dernière étape à franchir pour officialiser ce classement.

Le coût total de la restauration est estimé autour des deux millions d’euros. La reconnaissance de la cathédrale comme un bien d’intérêt national lui permettra d’être subventionnée à hauteur de 50 % par l’Etat. Pour Dominique Estragnat, il s’agit d’une aide immense, en plus de faire connaître le bâtiment “auprès des grands mécènes, et de tous ceux qui s’intéressent à la restauration et au patrimoine français. C'est un très bon cadeau du nouvel an ! ”.

Saint-Nicolas a vécu une fin d’année dans l’allégresse : au-delà de son brillant futur, elle a reçu sept cents fidèles lors de la célébration du 24 décembre, avec une crèche vivante. Selon son curé, Damien Guillot, le monument est un symbole pour les habitants : “quand vous discutez avec les Givordins, ils vous disent : cette église, on l’aime ! On y a été baptisé, on y a reçu la communion”. Il espère que son classement l’aidera “à en faire un lieu qui a véritablement de l’importance pour Givors”.

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