Le Centre d'Histoire de la Résistance et de la Déportation de Lyon a 30 ans

Le Centre d'Histoire de la Résistance et de la Déportation fête ses 30 ans. A cette occasion, il rend hommage à ceux qui furent à l'origine du musée. Un espace pédagogique est dédiée à François-Yves Guillin et à Denise Domenach-Lallich. Deux figures de la résistance, qui ont fait du devoir de mémoire leur mission au CHRD.

Le centre d'Histoire de la résistance et de la déportation a 30 ans ce 15 octobre 2022. Le lieu, qui aborde sur plusieurs aspects et supports, une période sombre de l'histoire, met à l'honneur deux résistants lyonnais et nomme deux espaces pédagogiques en leur mémoire. 

Conserver un patrimoine

La lumière est douce, le silence respectueux, chaque visiteur sait au moment où il pénètre au CHRD qu'il est devant l'histoire. Des photos sépia, des masques à gaz, les faits relatés sont tragiques, aucune fioriture dans les expositions pédagogiques présentées aux enfants, la sobriété s'impose.

"Le métier premier d'un musée, c’est de conserver un patrimoine et le patrimoine que l’on conserve, il est multiple. C’est beaucoup de papiers, beaucoup d’archives mais aussi des archives audiovisuelles et des objets, explique la directrice du CHRD, Isabelle Rivé. Et puis, il y a des choses plus inattendues, des dessins, des objets de la vie quotidienne, du savon de la guerre par exemple. Et tout cela permet de transmettre de façon aussi concrète aussi incarnée que possible cette histoire aux plus jeunes."

Une jeune fille libre

Ce samedi 15 octobre au CHRD, deux plaques sont dévoilées, l'une porte le nom de François-Yves Guillon et l'autre celui de Denise Domenach-Lallich. Tous deux étaient résistants à Lyon et se sont investis pour la création du CHRD.

Toute une partie de la famille de Denise est là pour l'occasion, ils sont 17 en tout. Trois générations sont représentées.

"C’était très important d'être là ensemble, parce que ma mère a transmis non seulement à ses enfants, mais elle veillait aussi à ce que ses enfants, petits-enfants, arrière-petits-enfants aient le récit de cette histoire, souligne la fille de Denise. Elle en parlait très volontiers avec eux, ils écoutaient fascinés, très intéressés."

Sa fille ressemble beaucoup à Denise, elle a le même regard, d'une voix claire, elle poursuit, "une salle à son nom, c’est un symbole fort car ça laisse une trace écrite de ce qu’elle est venue faire ici. Et le fait que ce soit une salle pédagogique, je trouve que cela rejoint sa fibre pédagogique à elle et le souci qu’elle avait avec les élèves, les visiteurs de toujours, expliquer, éduquer, d'éveiller les consciences."

Denise était très attachée au CHRD. Entrée en résistance alors qu'elle n'avait que 16 ans, elle a consacré les 20, 25 dernières années de sa vie au CHRD. A l'âge adulte, Denise Domenach-Lallich avait retrouvé par hasard son journal intime de l'époque qu'elle avait publié sous le titre d" "Une jeune fille libre".

Un musée fondamental 

Pour la directrice du musée ce qui justifiait sa création il y a trois décennies se justifie encore plus aujourd’hui.

"Le CHRD, c’est de permettre aux jeunes générations et aux scolaires qui défilent ici, de découvrir que l’horreur peut exister. Qu’on n'est jamais à la merci de la folie des hommes, du refus, de l’autre, de l’extermination, et quand on regarde l’actualité malheureusement où il y a plus de haine que d’amour, que de respect et d’acceptation d’autrui. Je ne regrette pas que l’on ait là un outil de travail pour les enseignants pour les historiens et pour tous les citoyens qui veulent essayer de regarder les autres, plutôt que de les rejeter." 

Isabelle Rivé rappelle qu'outre les scolaires, ce sont souvent des familles qui visitent le CHRD. "Les parents qui ont envie de transmettre une histoire familiale viennent avec leurs enfants, alors c’est peut-être parfois dur, même tragique, mais la visite au CHRD permet d’aborder cette question là, de la resituer dans son contexte général."

La conservation des archives, des témoignages audiovisuels, des photos, des objets permet de retracer l’histoire de personnes qui ne sont plus là aujourd’hui. Cela favorise, selon Isabelle Rivé, une meilleure connaissance historique de la seconde guerre mondiale. 

En 30 ans, 1 600 000 visiteurs ont franchi les portes du musée. 

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