La famille de Christiane Commeau, tuée en 2004 dans la banlieue lyonnaise, continue à se battre pour que justice lui soit rendue. La réouverture de l'enquête est un bon point, mais enfants et petits-enfants continuent à faire entendre leur voix chaque année avec une marche blanche pour que tous gardent en tête le fait que le meurtrier est toujours en liberté.
C'est un anniversaire douloureux. Chaque année, la famille de Christiane Commeau se donne rendez-vous pour une marche blanche entre le boulodrome et son domicile, à Chassieu, dans la banlieue lyonnaise. 2004 / 2024, vingt ans de questions restées sans réponse.
Le meurtrier court toujours
Samuel, le fils de la disparue, a le cœur encore plus serré cette année. "Je suis quand même assez en colère qu'on soit si peu nombreux parce qu'on est là pour la mémoire de ma mère - c'est un fait - mais il y a encore des meurtriers qui courent dans la nature et on dénonce ça aussi". Même s'il salue la présence d'amis proches, il constate à regret que la cause ne mobilise plus. Cette désertion le ronge.
Il faut que les gens se rendent compte qu'il y a des meurtriers qui sont dans la nature. Ils risquent de récidiver. Désolé, mais j'avais besoin de le dire.
Samuelfils de christiane
Une enquête réouverte par le pôle Cold case
Le 22 octobre 2004, la quinquagénaire dépose ses courses puis se volatilise après avoir garé sa voiture au parking souterrain. Son corps est retrouvé quatre mois plus tard dans un bois de Niévroz dans l'Ain. Christiane Commeau a été tuée de deux balles dans la tête.
L'enquête a été classée deux fois avant d'être finalement relancée il y a deux ans par le pôle cold case de Nanterre en 2022. "On se dit que l'enquête est enfin réouverte. On a plus de délais de prescription. On va peut-être avoir une enquête qui est faite correctement" espère Kathleen Letendre, membre de l'Association "Justice pour Christiane". "On a vu le dossier, il fait 15 caisses donc, on savait déjà que ça allait être très long". La famille reprend espoir et attend de nouvelles investigations.
Toute personne qu'on croise dans la rue, on se dit, ça peut être cette personne, ça peut être l'assassin. Et donc ça nous empêche de vivre nos vies et de faire notre deuil.
Kathleen LetendreAssociation Justice pour Christiane
"On ne sait toujours pas qui a fait ça, ni pourquoi. Autant de questions qu'on n'arrête pas de se poser. On doit vivre avec tous les jours, mais on ne lâchera pas tant qu'on n'aura pas trouvé qui et pourquoi" avertit Marina Letendre, petite-fille de la disparue.
Un deuil empêché, mais une détermination à obtenir justice toujours intacte.