Depuis le 17ème siècle, l'Ozon, la rivière qui traverse Saint Symphorien d'Ozon au sud de Lyon, permet de moudre le blé pour faire de la farine. Le moulin du Novet est le dernier de la commune. Des blés de la région, une famille de meuniers : la recette d'une farine 100% locale très appréciée.
Au pied du moulin du Novet coule toujours le bief de l'Ozon qui entraînait jadis une grande roue en bois. Pas de grandes voiles en croix comme en Provence, la farine produite ici depuis 4 siècles ne doit rien au vent mais tout à la rivière. A Saint-Symphorien d'Ozon, le Novet est le dernier moulin qui reste, et l'un des seuls de cette partie du département du Rhône.
La roue a disparu depuis belle lurette mais les grains de blé dansent toujours... La bâtisse massive a deux étages, de vieux escaliers en bois et des parquets bruts qui ont vu passer des milliers de sacs de jute gonflés de farine.
Un gros cube d'acier pour tamiser la farine
Sous les poutres séculaires couvertes de poussière blanche, un ballet de courroies et de roues avec ou sans dents, des tubes de tissu qui se déhanchent pour aspirer et souffler la farine, et le planchister, énorme cube d'acier qui semble se prendre pour un derviche tourneur, et qui permet de tamiser la farine à huit reprises au cours du processus de fabrication.
Les meules de pierre sont remplacées depuis longtemps par quatre grosses meules électriques au moins septuagénaires. "On ne fait que de la farine de blé" explique Alain Cornu, le meunier du Novet. "Les grains sont broyés puis tamisés à huit reprises. Et on se sert uniquement de blés de la région".
Le moulin du Novet est l'une des dernières minoteries artisanales du Rhône, il produit entre 8 et 12 tonnes de farine par mois, farine blanche ou complète. La clientèle est locale pour l'essentiel, des restaurateurs, des pâtissiers, des boulangers et pas mal de particuliers.
Meuniers de père en fils depuis 3 générations
Ce moulin est une affaire de famille. Alain Cornu et son frère Patrice sont la 3ème génération de meuniers depuis que leur grand-père est entré ici comme simple salarié juste après guerre. "Il a ensuite fait embaucher notre père, Marcel, qui a fini par racheter le moulin. Et nous avons pris le relais..."
Ici, on ne jette rien, pas même la vieille balance à poids d'avant-guerre. "Et en cas de panne d'électricité, on peut toujours s'en servir pour peser les sacs !" s'amuse Alain Cornu. C'est aussi ce qui donne au moulin son charme suranné...