La ville de Villefranche-sur-Saône dans le Rhône lutte depuis 2020 contre la prolifération du moustique tigre. Cette année, des pièges ont été achetés pour piéger les femelles. Seul un effort collectif peut porter ses fruits. C'est le message de la municipalité caladoise.
La municipalité de Villefranche-sur-Saône dans le Rhône s'est lancée dans la chasse aux moustiques tigres en 2020 et incite la population à agir chaque été. Cette année, 600 pièges ont été commandés pour un budget total de 13 000 euros. Ils sont revendus 25 euros pièces aux habitants (au lieu de 50 euros dans le commerce).
Valérie Desbrosse en a fait l'acquisition sur les conseils de ses voisins qui ont déjà leur exemplaire. Elle souhaite retrouver de la tranquillité et espère qu'il sera efficace. " C’est vrai qu’à partir de 18h00, on ne peut plus être à l'extérieur ou alors il faut se badigeonner de produit et c’est insupportable".
C'est Dominique Guéret, technicien à la ville du service hygiène, qui assure le conseil depuis le début de l'été. Il a déjà distribué une centaine de pièges et aide à la mise en place dans le meilleur endroit du jardin.
Préférer un endroit à l'ombre
Le piège est composé d'un contenant qu'il faut remplir avec un peu d'eau et quelques feuilles mortes, d'une moustiquaire et d'une bande adhésive. Les moustiques femelles (après vous avoir piqués, et oui c'est la dure loi du combattant du moustique-tigre) vont vouloir aller pondre leurs œufs dans l'eau et vont ainsi être retenues prisonnières sur la partie collante.
Un dépliant avec les bons gestes à avoir complète le kit.
Un vecteur de maladie
"Le moustique tigre sépare son repas sanguin en plusieurs fois. Il pique une première personne, une deuxième d'où le vecteur potentiel de maladies telles que la dengue, le chikungunya ou le zika" explique le technicien.
Originaire des forêts tropicales d’Asie du Sud-Est, le moustique tigre est présent en France depuis le début des années 2000. Il a une appétence particulière pour le sang humain. Le sang prélevé lors de la piqûre constitue une source de protéines pour permettre le développement des œufs chez la femelle qui est la seule à nous piquer. Il existe un site internet national de signalement.
De la volonté et des résultats encourageants
Depuis 2020, la mairie de Villefranche-sur-Saône travaille avec l'EID (Entente Interdépartementale Rhône-Alpes pour la Démoustication) en appelle à la mobilisation générale de la population. Des campagnes d'information ont été lancées pour former les habitants afin d'éviter le recours à des solutions chimiques. "Il n’est pas question qu'on utilise des insecticides qui vont détruire le moustique tigre. Je sais que ça se fait mais nous, on a d'autres méthodes par de la pédagogie et des gestes naturels et simples. On doit pouvoir arriver à lutter contre ce moustique" explique Olivier Mandon. L'adjoint en charge du développement durable croit à la pédagogie pour que tous les Caladois s'emparent du problème. Depuis, la mise en place des solutions municipales de lutte contre l'insecte, les plaintes de piqûres ont diminué selon lui.
Philippe Dufour est l’un des tous premiers habitants à posséder le piège. Il l’a installé dans son jardin de 1000 mètres carrés. "Oui ça fonctionne mais un appareil de ce type pour notre terrain, ce n’est pas suffisant. Quand on a du monde et qu'on mange dehors, on est malgré tout tenu de mettre des spirales dans les 4 coins. C'est un complément mais ce n'est pas assez efficace ou alors il en faudrait plus". Pour lui, un modèle électrique qui couvre 300 m2 aurait été plus efficace.
Le Rhône est l’un des départements de France les plus infectés par le moustique tigre. 67 communes sont déjà colonisées. La sécheresse actuelle limite le nombre de points d'eau naturels mais les artificiels, créés par l'homme, (coupelles de plantes, bassins, arrosoirs, seaux...) restent encore trop nombreux. La quantité nécessaire est infime.