La cour d'assises du Rhône a condamné vendredi à des peines allant de 15 à 18 ans de prison trois jeunes hommes jugés pour avoir violemment agressé, en 2013, un étudiant laissé pour mort après avoir tenté d'extorquer son code de carte bancaire.
La cour n'a pas suivi les réquisitions du parquet qui avait demandé, jeudi, la perpétuité assortie d'une peine de sûreté de 18 ans à l'encontre des trois accusés âgés de 22, 23 et 24 ans, jugés à Lyon pour tentative de meurtre aggravée du chef de "vol avec arme".
La victime, sauvagement agressée à coups de marteau, avait été retrouvée entre la vie et la mort à l'aube du 29 novembre 2013, dans une rue de Vénissieux, en banlieue lyonnaise. Quelques heures auparavant, partie éméchée en métro d'un concert à Lyon, elle s'était retrouvée par mégarde à Vénissieux où la malchance lui a fait croiser la route de ses trois agresseurs.
L'étudiant avait été roué de coups pendant plusieurs heures, administrés notamment à l'aide d'un marteau. Ce déchainement de violences était destiné à lui extorquer, sans succès, son code de carte bancaire. Laissé pour mort, l'étudiant n'avait dû son salut qu'à sa découverte inopinée par un passant et la prompte intervention des services de secours. Il y a cependant perdu un oeil et doit désormais vivre avec de lourdes séquelles.
Les trois accusés avaient reconnu les faits.
C'est le détenteur du marteau qui a écopé de la peine la plus lourde: 18 ans. Ses deux co-accusés ont été condamnés à 15 ans de prison. Ils devront tous faire l'objet d'un suivi socio-judiciaire d'une durée de cinq ans après l'exécution de leur peine.
"Le verdict est lourd", a commenté l'avocat d'un des accusés, Me Olivier Forray. "Il y a beaucoup de regrets sur le choix des qualifications pénales qui ne sont pas le reflet de ce qui s'est passé dans la tête de ces hommes". "C'est un verdict qui ne ferme cependant pas l'avenir contrairement aux réquisitions qui voulaient éliminer ces hommes socialement", a-t-il complété.
"Les parties civiles sont satisfaites que la tentative de meurtre ait été retenue. Pour la peine, ils s'en remettent à la décision de la cour", a déclaré Me Lynda
Lettat-Ouatah, avocate des parties civiles. Elle a néanmoins regretté les "explications" des accusés dont la "mauvaise foi ne peut pas satisfaire" la victime et sa famille.