Plus de 2 000 enseignants, parents d'élèves et agents de l'Education nationale se sont rendus devant les 24 colonnes à Lyon pour protester contre les projets de réforme Blanquer. Ils se sont ensuite retrouvés devant la préfecture.
Depuis plusieurs semaines, la mobilisation contre le projet de réforme du ministre de l'Education nationale continue de mobiliser parents d'élèves et enseignants. Ils étaient, ce samedi 30 mars au matin, plus de deux mille dans les rues de Lyon, venus de toute la région.
Le projet de loi de Jean-Michel Blanquer, "sur l'école de la confiance", suscite la défiance. Voté par l'Assemblée nationale, il doit encore passer début mai devant le Sénat.
Une syndicaliste SNUipp-FSU explique: "Tout a commencé en janvier-février avec les menaces et les pressions sur les collègues qui ont refusé de faire remonter les résultats des évaluations des CP. Et puis l'amendement qui parle de création d'établissements regroupant des écoles et un collège, avec la suppression des directeurs d'école nous a vraiment inquiétés."
Interview
Le ministre a adressé une lettre aux professeurs, les présentant comme "l'avant-garde du progrès social". Il avait également précisé cette semaine ne pas vouloir "imposer" les regroupements écoles-collèges, "loin s'en faut".
Jean-Michel Blanquer s'est dit "tout à fait prêt" à ajouter la nécessité de "l'accord de la communauté éducative" pour que les regroupements écoles-collège voient le jour.
Malgré cela, professeurs des écoles et parents restent mobilisés, particulièrement en milieu rural.
Reportage à Simandre-sur-Suran (Ain), Franck Grassaud et Patrick Perrel
Du côté du secondaire, des profs se mobilisent contre la réforme du lycée et du bac, prévue pour septembre et qui supprime les séries S, ES et L.
"J'ai du mal à suivre notre ministre", soupire Sandrine, prof d'anglais dans un lycée. Cette réforme était censée "ouvrir les choix (des disciplines) aux élèves, mais on leur répond le plus souvent que ce sera en fonction des places disponibles", dit-elle.
Dans le journal Libération, un collectif d'enseignants a même pris la plume pour ironiser sur l'"efficacité" de ladite réforme. Une tribune qui fustige le but réel, selon eux, du projet mis en oeuvre.