Après 3 jours de procès à la Cour d’Assises de Lyon, le verdict est tombé. Farès D. a été condamné à trente ans de réclusion. Il a été reconnu coupable d'avoir volontairement fauché le policier Franck Labois en 2020 en prenant la fuite au volant d'un fourgon de 3 tonnes.
Après 3 jours de procès et 5 heures de délibéré, le verdict est tombé. Farès.D est condamné à 30 ans de réclusion.
Lorsque les jurés ont rendu leur verdict, l'"extraordinaire gravité de ce geste" a été mise en avant, résultant selon eux, de la volonté de Farès D. "d'échapper coûte que coûte à une interpellation".
La conséquence de cette fuite fût la mort du policier Franck Labois, qui exerçait cette nuit du 10 au 11 janvier 2020, au sein du Groupe d'appui opérationnel (GAO). Le président de la Cour, Antoine Molinar-Min a expliqué qu’il s’agissait d’une "intention d’homicide incontestable".
« C’est un verdict de soulagement »
"C'est un verdict de soulagement", a réagi Jean-François Barre, avocat de la famille Labois. Cette dernière et les nombreux policiers réunis au moment de l'énoncé ont accueilli le verdict avec beaucoup d'émotion.
Plusieurs d'entre eux avaient témoigné à la barre ces derniers jours. Les policiers avaient tenu à s’exprimer, à la fois pour rendre hommage à leur collègue disparu mais aussi pour dresser le portrait de cet « homme ordinaire qui exerçait un métier extraordinaire » qu’était Franck Labois.
La cheffe de la sûreté départementale de l’époque, Marianne Charret-Lassagne, a souligné l’importance que la responsabilité de Farès D. soit reconnue dans la mort du policier :
Le plus important pour nous, c'est la reconnaissance de l'intention de tuer. Parce que finalement, ça nous libère tous de ce sentiment de culpabilité. C'est ce qu'on attendait tous de ce procès, de vraiment remettre la culpabilité du bon côté, c'est sa faute.
Marianne Charret-Lassagne, cheffe de la sûreté départementale au moment des faits
Durant le procès, l'avocat général et les parties civiles avaient plaidé que cette intention de tuer se traduisait par "toute l'accélération du fourgon" avant de percuter de face le policier qui lui faisait obstacle sur son chemin avec l’arme au poing. Aucune trace de freinage au sol n’avait été relevé et le corps du policier avait été traîné sur une dizaine de mètres.
Un expert avait dressé le profil psychologique de Farès D qui a été décrit comme une personnalité antisociale, avec peu d’empathie, mais bien ancrée dans le réel et qui ne pouvait envisager ce soir-là de se faire prendre au piège.
Pas de réclusion à perpétuité mais « une condamnation plus élevée que son âge »
Dans ses réquisitions, l'avocat général Olivier Nagabbo avait réclamé, quelques heures avant le verdict, la réclusion à perpétuité pour l'accusé de 24 ans. Il avait estimé, comme les parties civiles, qu'il n'y avait "aucun doute" sur son intention de tuer.
A l'issue du délibéré, la perpétuité n’a finalement pas été retenue. Me Julien Charle, l’avocat de Farès D. souligne que "l'intention homicide a été retenue, pour autant on a admis que l'accusé pouvait garder espoir, démontrer qu'il était en capacité de réfléchir, de progresser". Si il le souhaite, Farès D. a maintenant dix jours pour faire appel.